The spectrum of love from A to Z
Rare sont pour moi les albums qui semblent trop court et Transatlanticism fait partie de ceux-là. Je suis tombé dessus au hasard des listes de Senscritique. Le nom du groupe me paraissait si ridicule et tellement cliché de ses groupes indies ayant les noms les plus improbables que ma curiosité l'a emporté.
J'ai regardé quelle œuvre avait la meilleure note globale et conquis par le titre qui transforme cet adjectif "transatlantique" en nom je me suis mis à l'écoute de l'album. Bilan cinq ou six écoutes dans une même journée m'ont forcé le respect. (Et à mettre ce disque en bonne place dans mon Top 10 accessoirement.) Je ferais attention maintenant aux groupes avec des noms grotesques
Le gros de l'album comporte classiquement des chansons d'amours perdus, de romances désespérées et de confusion entre autres. Celui-ci est extrêmement bien construit. Il commence calmement par "The New Year" sorte d'égarement et d'incompréhension autour de la fête de la nouvelle année, le milieu de l'album avec la magnifique chanson éponyme est là pour nous arracher quelques douces larmes et "A Lack of Color" sonne comme un bilan pour tout refermer paisiblement et aborder un nouveau cycle. D'ailleurs elle finit avec le même air que le début de de la première chanson.
Tout le disque peut-être interprété comme le récit d'un jeune homme qui traverse la perte d'un amour et qui se serait lui même enfermé dans un océan de souvenirs plus ou moins douloureux. Mais qui à la fin décide de tout recommencer à zéro. Toute l'œuvre est profondément mélancolique ce qui est logique puisque l'auteur se torture avec ses pensées, mais le tout est très doux et mélodique. On trouve des airs très beaux comme dans "Transatlanticim" ou "Passenger Seat" mais aussi des choses plus pop dans "Sound of Settling" ou "Expo'86" par exemple.
La plupart des paroles sont introspectives et poétiques. On sent bien l'influence d'Elliott Smith, des Weezer et autres songwriters, dans des textes simples mais réellement bien écrit. On a le droit à quelque chose d'assez métaphoriques pour être transportés mais jamais vide de sens.
Une mention spéciale à "Passenger Seat" qui est là plus belle chanson de vagabondage que j'ai pu écouter. À chaque fois que je l'entends j'ai l'impression de partir en voyage, en voiture, un soir d'été.
Coup de coeur aussi pour "A Lack of Color" j'ai toujours aimé les chanson construites en oxymore, ici: inside vs. outside, fact vs. fiction, heart vs. brain par exemple.
Je ne peux que vous conseillez ces 45 minutes d'errance, dans tout les sentiments qui construisent une histoire d'amour et qui sont ici absolument bien exposé.