Les Traveling Wilburys sont peut-être le supergroupe idéal. Avec eux, pas question d'egos boursouflés tirant la couverture à eux ou de manœuvres commerciales pour écrire un single numéro un : juste cinq copains qui s'amusent à faire du bon vieux rock ensemble. Et pour s'amuser encore plus, ils font même semblant que c'est pas eux. Enfin, on reconnaît bien leurs pattes respectives : Tweeter and the Monkey Man et Dirty World comptent facilement parmi les meilleurs trucs qu'ait pondus Dylan dans les années 1980, Handle with Care et End of the Line sont des Harrisongs merveilleusement accrocheuses, et personne ne sait écrire des ballades de la trempe de Not Alone Anymore comme Jeff Lynne, ni les chanter comme Roy Orbison. Tout ça baigne dans une ambiance de joyeuse fiesta ou, au pire, de douce mélancolie (End of the Line) qui fait du bien.