Travelling
Travelling

Album de David El-Malek (2023)

David El Malek – Travelling (2023)


Je ne peux pas dire que je ne connaissais pas David El Malek, ce serait faux, je l’ai même écouté par deux fois, musicien à l’intérieur du Dal Sasso / Belmondo Big Band lors d’une interprétation publique et télévisée de « John Coltrane: A Love Supreme », puis, un peu plus tard, de « Africa Brass », il était au ténor et ses interventions m’ont immédiatement frappé et interpelé, son nom était gravé, je savais qu’il y avait là un grand ténor à suivre…


Je n’imaginais le chemin que ça prendrait, à cause de son patronyme je le pensais arabe, c’était mal vu, il est juif, cousin un peu lointain sans doute. Ce qui peut surprendre également c’est la distinction ou peut-être l’accroche publicitaire, allez savoir, « le choix de France Musique », on s’attendrait plutôt à une recommandation plus jazz, bien non, il faut dire que, peut-être qu’après tout, l’album dépasse-t-il les lois des genres…


Pour accompagner le saxophoniste ils ne sont que deux, Alex Tassel au bugle, que je ne connais pas, et Pierre De Bethmann au piano, un pianiste de jazz qui possède une belle culture classique également. Autant le dire de suite, l’album se situe dans un univers qui n’appartient ni à l’une, ni à l’autre musique.


Il faudrait ajouter la culture juive, et l’errance des membres de cette communauté qui en fait un peuple aux mille influences, imprégné des douleurs et des souffrances de ce monde, et de l’espoir qui s’entend ici, comme dans un espace à part, empli de sérénité, de paix et de poésie, tout çà dans le cœur de Malek, qui pleure sans doute, et en même nous remplit de joie.


J’ai fondu avec cette émouvante version de « Pépée » signée Léo ferré, plus que l’original elle bouleverse, il y a également « Send In The Clowns » de Stephen Soundeim et trois reprises signées Matti Caspi , tout passe en trente-trois minutes, ça paraît rapide dit comme ça, et pourtant ce n’est pas significatif car l’album est hors du temps, dans un petit coin du monde où passent les âmes errantes…


Sublime, pour ceux qui lisent entre les lignes.

xeres
9
Écrit par

Créée

le 29 mai 2023

Critique lue 13 fois

xeres

Écrit par

Critique lue 13 fois

Du même critique

Lanquidity
xeres
10

Un voyage dans le "Space-Jazz-Rock"...

Plus que tout autre, Sun Ra est une bibliothèque, il a parcouru, lu et écrit l'histoire du jazz, de l’intérieur, il a vécu les évolutions et participé aux révolutions. Membre actif de cette longue...

le 28 févr. 2016

27 j'aime

10

Bitches Brew
xeres
10

Critique de Bitches Brew par xeres

Ce qui frappe en premier lieu, c’est la beauté de la pochette créée par Mati Klarwein. On la devine symbolique, plus particulièrement quand elle s’offre déployée, pochette gatefold ouverte. On...

le 5 mars 2016

25 j'aime

9

Both Directions at Once: The Lost Album
xeres
10

Critique de Both Directions at Once: The Lost Album par xeres

« Il » est arrivé ce matin, bien protégé, sous cellophane, belle pochette avec deux triangles découpés laissant apercevoir la sous-pochette… Le vinyle avec le prestigieux macaron « Impulse »,...

le 2 juil. 2018

23 j'aime

7