Laura Cahen est la compositrice, parolière et interprète d’Une fille paru chez PIAS le 7 mai 2021. Il s’agit de son second long format qui succède à Nord paru en 2017.
Elle nous propose un disque de chanson française tantôt aux frontières du folk (La complainte du soleil, Fièvre noire) tantôt à celles de l’électronique (La jetée, Poussière, La porte…)
A la première écoute on remarque que Laura Cahen a la fâcheuse tendance à monter excessivement dans les aiguës sur plusieurs titres (refrains de La jetée, Cavale, Désarmée et enfin les titres Coquelicot et Poussière), alors même que les mezzo et les graves conviennent davantage à son timbre de voix (La complainte du soleil, Fièvre noire, Brume électrique).
En outre, les paroles ont parfois un goût de facilité au détriment du sens : « on aura des gants de fer pour défaire les gens », « on ira vers la mer pour inventer le vent, le ventre à l’air », « on rira souvent de pair pour oublier demain les mains en l’air » (Cavale) ou encore le symptomatique « Le temps s’écoule et moi je coule tant qu’il est temps » (Désarmée).
On est pas non plus emballé par Dans mon lit selon lequel « qu’est ce que ça peut vous faire si je préfère dans ma vie une fille », coming out convenu et sans saveur ni finesse, sans non plus l’impertinence d’un Comme ils disent de Charles Aznavour pour son époque.
On passe toutefois de meilleurs moments lorsqu’on se laisse prendre par les jolis et doux violons qui ornent La complainte du soleil, Nuit forêt, l’engageant Les Ronces ou La porte qui clôture l’album.
Dans l’ensemble on observe un petit manque de cohérence générale et la succession de singles sortis sur plus de 6 mois (5 titres sur les 12 que comptent l’album) laisse deviner qu’il s’agit peut-être pour partie plus d’une sorte de compilation que d’un album à proprement parler.
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