Et vous, que feriez-vous si vous étiez le dernier être humain vivant ?


Arjen Anthony Lucassen choisirait de revivre l'histoire humaine.


C'est en effet le concept de ce quatrième album du projet Ayreon, le plus ambitieux des rocks operas des Pays Bas. Le dernier être humain, vivant sur Mars où il déprime sec, revit à l'aide d'une machine (le "Dream Sequencer") les vies de toutes ses incarnations précédentes. S'enchaînent ainsi les périodes de l'histoire humaine, mais à reculons.


2084 : Départ du dernier terrien pour Mars, 1969 : Un grand pas pour l'homme, un petit pas pour l'humanité (grosso merdo), la renaissance flamande, les grandes découvertes, l'antiquité égyptienne, les druides celtiques (historiquement discutable), le premier Homme (et là c'est fini).


Vous aurez noté qu'à la place du double-album habituel, Universal Migrator est divisé en deux parties dont The Dream Sequencer est la première. En effet après le succès de Into the Electric Castle qui mêle une foultitude de genres façon Moulinex, Lucassen décide pour son projet suivant de séparer ses styles ; la première partie (attention y en a pour 1h10 quand-même) sera rock psyché et la deuxième metal progressif.


On a donc musicalement un album qui, d'une part, est idéalement abordable par tout réfractaire au metal, et, d'autre part, qui possède une unité de style très rare chez Ayreon. Des ambiances planantes produites par un abus extraordinaire de sons électroniques, nappes de claviers et autres effets vocaux, un rock psyché-progressif teinté d'une mélancolie sans nom, pour un album sur lequel plane l'ombre du Floyd période Wish you Were Here ou Animals.


Comme d'habitude, chaque chanson est un prétexte à l'expérimentation d'instrumentations différentes ; il y a une véritable gradation entre les très électroniques My house on Mars (allégorie du cafard, peut-être la meilleure chanson d'Ayreon) ou 2084 et les trois dernières (Carried by the Wind, And The Druids turn to Stone et The First Man on Earth) très fournies en éléments folk.


Bon, il y a bien quelque chose qui me déçoit dans cet album, c'est le côté très "instantané" des chansons : chacune est une sorte de photographie de son époque, et malgré la mélancolie qui plane sur tout cet album qu'on vit à travers les sens du dernier de son espèce, l'album aurait été l'occasion d'une réflexion plus large, d'une vision globale sur l'humanité qu'on peine à voir. Mais ça ne reste qu'une déception personnelle qui n'enlève pas ses qualités à l'album.


En définitive, grande réussite que ce Dream Sequencer qui constitue sûrement la porte d'entrée idéale vers l'univers multicolore d'Ayreon pour des gens de SensCritique habitués à des mers plus calmes (PFloyd tu n'es absolument pas visé avec ton envie depuis le 3 décembre 2014).


PS : Votez pour votre titre préféré : Ayreon de soleil ou La fin de l'espèce ?

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le 8 avr. 2015

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Nordkapp

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