Il y a des albums comme ça qui dépassent les frontières, que ce soit celles du temps aussi bien que celles de la musique ... ici, rien de virtuose, que de l'émotion à l'état brut et cet album, alors que je l'écoute régulièrement depuis 40 ans me fait toujours le même effet ... le plaisir de l'écoute et une fraîcheur, non pas mélodique, car ici on est plutôt dans la noirceur, non la fraîcheur vient de la spontanéité communicative.
Une rythmique binaire, une guitare incisive, une voix torturée, mais le tout maîtrisé ... dès le premier morceau on se prend à danser de manière convulsive, emporté par les vagues sonores nous entraînant lentement vers une ambiance lancinante, appuyé par une basse profonde. On est directement au coeur de l'album ... cette sonorité typique des années 80, sombre et obsédante ... on ralentit encore l'allure pour aboutir aux morceaux emblématiques, on sent Ian Curtis sur le fil du rasoir. Tout l'album est un voyage initiatique.
Une ambiance que j'adore, toute ma jeunesse, un genre musical que l'on nommera par la suite la dark wave, pour la dissocier de la new wave. Et le terme est bien choisi, évoquant une forme de mélancolie. Alors que certains l'adulent, d'autres le détestent pour les mêmes raisons.
Vous savez de quel côté je me place ...