Allez.
Comme ça, j'ai envie de faire ma première critique d'album. D'un coup. Non pas que je prétende avoir acquis suffisamment de culture musicale (loin s'en faut) pour m'engager dans cette exercice périlleux - rien n'est plus subjectif que la musique et rien n'est plus difficile que de l'évoquer par l'écrit - mais ça ne coûte rien d'essayer.

Grâce à (à cause de ?) SensCritique je suis devenu quelqu'un - pour mon âge - de faussement cultivé : je connais plein de films, de livres, d'albums mais rares sont ceux auxquels j'ai pu goûter. Ma connaissance se limite aux noms de ces œuvres que j'ai pu retenir ici et là et il me tarde de toutes les découvrir.
Et donc un samedi, sur un coup de tête, je me dis que j'aimerais bien écouter un album. Mais pas un album de mauviette hein, un album encensé, adoré, qui déclenche une émeute dès qu'on se risque à le mentionner dans un groupe de musicos. Alors paf, je vais voir le top 111, je fouille un peu et je tombe sur Unknown Pleasures. Forcément, j'en ai déjà entendu parler, ça à l'air énorme. Mes éclaireurs en sont dingues. Pourquoi pas ? Ni une ni deux, je lance l'album.

Étrangement, sans rien connaître de Joy Division, je pensais qu'il s'agissait d'un bon vieux groupe de rock de derrière les fagots. Le genre qui te fait te trémousser légèrement à l'écoute de leurs sons. Évidemment, vous qui connaissez Unknown Pleasures, vous êtes sûrement en train de ricaner intérieurement devant l'ampleur de mon erreur.
Ce que je voyais comme un petit moment de bonheur s'est révélé être quarante minutes de profonde mélancolie. Unknown Pleasures, on ne se trémousse pas dessus. On se recroqueville dans son lit, une boule dans la gorge, et on se laisse porter par ces morceaux torturés, par ces mélodies qui te hantent et te collent à la peau. La voix caverneuse et tourmentée de Ian Curtis semble se balader entre cette basse spectrale et cette atmosphère pesante par le biais de textes planants, pas très clairs mais toujours évocateurs.

Difficile de ne pas avoir en tête le rythme entêtant de Disorder.
Difficile de rester de marbre face à la guitare de Shadowplay.
Difficile de ne pas être soufflé la première fois qu'on écoute les magnifiquement dépressives New Dawn Fades et She's lost control.
Impossible de demeurer insensible face à cet album, cette majestueuse déprime qui s'en dégage.

On découvre grâce à Unknown Pleasures une autre forme de plaisir. Le plaisir par la tristesse. On comprend alors à quel point cet album porte bien son nom.
Boba
9
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le 15 nov. 2013

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Boba

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