Avec Röyksopp, les Kings Of Convenience et Sondre Lerche, la Norvège a prouvé que ses artistes, pour la plupart anglophones, pouvaient séduire hors des frontières du pays. En attendant que s'exportent les excellents Thomas Dybdahl, Ephemera ou The International Tussler Society, on découvre Minor Majority, quintette d'Oslo qui joue lent, grave et classe, en lorgnant vers l'Amérique des guitares en bois. Mais, à l'évidence, c'est moins les chapeaux de cow-boys qu'une certaine tradition du songwriting qu'ont retenue les Norvégiens : à hauteur d'homme, directe, sans détours ni fioritures. Une façon de rester digne tout en mettant tripes et états d'âme sur la table, apprise chez Johnny Cash, Will Oldham ou Townes Van Zandt. Si regrets, ruptures et ratages constituent la matière première de ce troisième album, la mélancolie est toujours tempérée par un orgue doux, des chœurs féminins consolateurs ou un violoncelle discret. On pense donc souvent aux Tindersticks, maîtres du genre, d'autant que l'organe mâle et doucement éploré de Pal Angelskar présente quelque ressemblance avec celui de Stuart Staples. Groupe ni mineur ni majeur (pour l'instant), Minor Majority aime simplement le travail bien fait et les chansons qui parlent au cœur. (Inrocks)
Formé en 2001, Minor Majority a le mérite de refuser la dérision qui accompagne souvent les relectures de l'héritage folk américain. Le duo, devenu trio puis sextuor, poursuit sans relâche cette quête intemporelle de la suite parfaite d'accords, avec la passion et l'humilité qui font la grandeur de cette race pacifiste de croisés dévouée aux mélodies en mode mineur. Up For You And Iest le troisième fait d'armes des Norvégiens, mais il serait de mauvais aloi de parler d'album de la majorité. Disons plutôt qu'ils ont franchi une étape significative dans leur démarche, semant ce jalon comme une balise pour éprouver le chemin parcouru. Pourtant, il est impossible de ne pas se laisser emporter par l'exaltation enfantine que provoquent des ballades telles Think I'm Up For You And I, This Timeou I Thought I Knew You, dont l'évidente simplicité touche au sublime. On assiste même à un miracle lorsque le songwriter Pal Angelskar ravive la céleste flamme aperçue des décennies auparavant dans les attaques chavirées de Bob Dylan ((In That) Premature Way), ou le long des treilles d'ar-pèges dessinées par Nick Drake (A Song For Nicole). Minor Majority sait aussi s'y prendre au moment d'enluminer ses chansons de quelques notes gracieuses de violon, banjo, orgue ou harmonica, autant de bourgeons perçant le bois des guitares avec une précision exquise. Après quarante minutes de rêverie mélancolique où jamais l'ennui ne point (on oublie vite les quelques facilités prises pour l'écriture du single She Gave Me Away), il devient évident que, si Minor Majority continue d'écouter son désir mineur sans se plier aux règles de la majorité, il n'y a aucune raison de perdre la foi.(Magic)
Attention chef-d’œuvre : ce troisième album des inconnus Norvégiens de Minor Majority est pour moi l'un des tous meilleurs albums de ce début d’année…Tâchons de vous en convaincre.
Les pieds en Norvège, mais les yeux rivés à l’ouest, l’Angleterre des Tindersticks (pour la voix envoûtante du chanteur et songwriter Pal Angelskar) et les Etats-Unis de Townes Van Zandt et de Spain…Après avoir cité ces noms, difficile de vous faire croire que Minor Majority joue de la pop festive.Mais à l’inverse, nul trace de misérabilisme, plutôt une mélancolie legère, jamais plombante sur ce disque.C’est très certainement l’instrumentation qui sauve ces belles chansons du suicide : les Minor Majority sont passés d’un duo guitares/voix à un très beau quintet, avec orgue, violoncelle, banjo…qui illumine régulièrement et toujours modestement ces histoires de séparations (toujours douloureuses), de ratés et autres déceptions de la vie…Mais le (relatif) luxe musical ne doit pas cacher la principale bonne nouvelle : Pal Angelskar est un sacré bon songwriter et chanteur. Sur ces 11 titres rien à jeter, au contraire on adopte vite ces chansons variées et addictives comme compagnon de route, de doute, de sieste, de réveil difficile…Minor Majority devient vite indispensable à la personne qui a eu la chance de posséder ce disque. Difficile donc de mettre en lumière tel ou tel titre, bornons nous à parler des plus haut cimes : « Think I'm up for you and I” lente ballade hypnotique ouvrant l’album toute en douceur que Josh Haden aurait bien voulu écrire, et plus loin « The dark half » merveilleusement arrangé (harmonica, banjo, flûte et accordéon se côtoient pour le meilleur) et « This time » peut être un peu trop proche des Tindersticks, mais à qui il ne manque rien pour devenir un classique. (indiepoprock)