Hadouk Trio – Utopies (2006)
Cet album est le quatrième dans l’ordre chronologique, il y a une certaine continuité dans ce qui constitue les lignes de force de la formation, ainsi est toujours présente cette « world music » à travers la variété des instruments qui sont utilisés. D’ailleurs le nom du groupe semble construit à partir de la première syllabe du hajouj et de la dernière du doudouk, le mystère du nom du « Hadouk Trio » est ainsi expliqué.
On retrouve également cette musique policée, lisse, magnifiquement enregistrée qui semble sortir d’un laboratoire, en fait c’est au studio « Sextant – La Fonderie » que ça se passe, sans autre précision. Sur cette ligne ECM, les divers instruments utilisés en provenance du monde entier brillent de toute leur clarté.
On retrouve également le goût des mélodies, des ritournelles anciennes et d’une musique simple un peu désincarnée, sans chair ni mordant, une esthétique sans aspérité qui ne heurte personne, pure et jolie qui peut-être pourrait parfois engendrer chez certains le risque de l’ennui... Fort heureusement notre trio veille...
Il y a ici un invité particulier qui fréquente assez souvent également ces territoires, c’est le trompettiste Jon Hassell qui joue sur les trois dernières pièces, « Hijaz », « Parasol Blanc 1 » et « Parasol Blanc 2 », il a enregistré sa partie à Los Angeles, il se raconte qu’elle est arrivée dans nos contrées véhiculée par tapis volant, ce qui n’a jamais été démenti par ailleurs.
La pièce sept « Toupie Tambour » se distingue par une très belle introduction un peu free et des improvisations hélas un peu courtes. On trouve également une pièce très lyrique que l’on pourrait croire venue d’une mélodie ancienne, comme un morceau de patrimoine qui se promène, « Clef des brumes » est un peu hors du temps, elle pourrait même devenir chanson, avec une goutte de nostalgie.
Un album qui plaira sans problème aux amateurs du précédent.