Valentine
7.1
Valentine

Album de Bill Frisell (2020)

Bill Frisell ‎– Valentine (2020)


Mine de rien, avec sa discographie de Croquemitaine, il semblerait bien que ce soit l’un des rares albums en trio du vénérable guitariste, et son second sur Blue Note après « Harmony » sur lequel chantait délicieusement Petra Haden, je vous en avais dit un mot en page soixante.


Trio donc, avec des fidèles, Thomas Morgan à la basse et Rudy Royston à la batterie. Vraiment un très bel album, il faudrait pinailler pour avoir quelque chose à redire. Un peu de folk, une pincée de country, épicé au blues avec une grosse dose de jazz, c’est la recette concoctée ici…


La musique de Bill Frisell possède ce truc apaisant qui donne une irrésistible envie de le poser direct en haut de la pile, une musique de la sérénité des grands espaces, une grande respiration, il me fait le même effet qu’autrefois les albums de JJ cale, un bien fou pour l’âme, qui retenait le temps dans ses petits bras. Une pause, juste une pause qui fait du bien, rend heureux et donne envie de sourire à la vie.


Si, confiné dans ta taule, tu sens la ta tête prise comme dans un étau, essaie « Valentine » de Bill Frisell. Alors apparaîtront le soleil, le vert de la mer et l’immensité des sables. Des vibrations apaisantes, la sensation d’être « cool » après une bonne bouffée, quand tu aimes ce qu’il y a autour de toi. Bon j’arrête sur le côté « remède et bonne médecine », déjà parce que l’album s’adresse à tous, pareillement.


Frisell a une bonne vie, un air d’étudiant attardé, de garçon stable et posé qui rassure le bourgeois, en plus il parle toujours tout doucement. C’est un peu vrai, c’est pour ça qu’il n’est jamais en tête de rien et qu’on parle peu de lui, on sent pas le gros déconneur, ni alcool, ni fumée. C’est peut-être comme ça en vrai, mais la gratte à la main, c’est un fameux lapin, il ne s’énerve pas, dessine des paysages, improvise des heures sans s’arrêter, trouve des trucs qui le font sourire, lui donnent l’œil brillant, ça le rend heureux, et aussi ceux qui jouent avec lui et ceux qui l’écoutent aussi.


Beaucoup de pièces signées par Bill ici, et quelques reprises également, celle qui marque le plus c’est sans doute le gospel traditionnel « We Shall Overcome » qui termine l’album, comme un message à Trump. Mais il y a aussi la reprise de « What The World Needs Now Is Love » de Burt Bucharach qui est splendide, ou encore le titre d’ouverture de Boubacar Traoré « Baba Drame », mais pour tout dire il n’y a aucune faiblesse ici.

xeres
9
Écrit par

Créée

le 28 févr. 2023

Critique lue 4 fois

xeres

Écrit par

Critique lue 4 fois

Du même critique

Lanquidity
xeres
10

Un voyage dans le "Space-Jazz-Rock"...

Plus que tout autre, Sun Ra est une bibliothèque, il a parcouru, lu et écrit l'histoire du jazz, de l’intérieur, il a vécu les évolutions et participé aux révolutions. Membre actif de cette longue...

le 28 févr. 2016

27 j'aime

10

Bitches Brew
xeres
10

Critique de Bitches Brew par xeres

Ce qui frappe en premier lieu, c’est la beauté de la pochette créée par Mati Klarwein. On la devine symbolique, plus particulièrement quand elle s’offre déployée, pochette gatefold ouverte. On...

le 5 mars 2016

25 j'aime

9

Both Directions at Once: The Lost Album
xeres
10

Critique de Both Directions at Once: The Lost Album par xeres

« Il » est arrivé ce matin, bien protégé, sous cellophane, belle pochette avec deux triangles découpés laissant apercevoir la sous-pochette… Le vinyle avec le prestigieux macaron « Impulse »,...

le 2 juil. 2018

23 j'aime

7