Choix difficile que celui d'une première critique. Je me suis pas mal interrogé avant d'écrire ce premier pavé. Y'a-t-il une oeuvre qui s'impose d'elle-même ? Un artiste ? Et quel art privilégier ? Et ben pas besoin de choisir, couillon. Tu aimes les films d'horreur et le Metal. Quel est l'artiste auquel tu penses directement ?
Rob Zombie. Le papa.
Je passe donc sur sa carrière de réalisateur de films d'amour à montrer à ses gosses (La Maison des 1000 Morts, The Devil's Rejects...) pour me pencher sur l'album qui m'a collé une énorme baffe ces derniers mois. Et pas le truc où on dodeline gentiment de la tête en disant "tiens c'est sympatoche ça". Non non, celui qui m'a fait headbanger tout seul comme un con dans ma bagnole en gueulant "WOOH PUTAIIIIIIN".


Bref, rentrons dans le vif du sujet. Rob Zombie, s'il faut lui coller une étiquette, fait du Metal industriel accompagné de samples de vieux films d'horreur où répliques du Docteur Frankenstein se mêlent à des cris de jeunes filles effarouchées. Venomous Rat Regeneration Vendor ne déroge pas à la règle et reste extrêmement classique dans le style de Zombie.


La première chose qui m'a frappé, c'est le son de la gratt. John 5 est un ancien de chez Manson et un monstre à la 6 cordes. Mais là, la lourdeur des premiers accords explose tout. Teenage Nosferatu Pussy est donc une intro magistrale, lente, lourde et foutrement efficace.


Dead City Radio And The New Gods Of Supertown poursuit sur cette lancée, en accélérant le tempo et en calant un son d'orgue du plus bel effet. On dirait que les clowns psychopathes de 31 sont venus taper le boeuf avec Zombie.


Revelation Revolution laisse la guitare de John 5 s'aérer (et le sustain sur les accords de l'intro faire le job), tandis que c'est la batterie qui est mise à l'honneur sur les



She got the gun, get it done



où la caisse claire sonne comme un PUTAIN DE COUP DE FUSIL.


Theme For The Rat Vendor est une entracte instrumentale bienvenue après ce déluge de violence. Les sonorités orientales sont par ailleurs très rafraîchissantes sur l'album, et permettent de briser la "monotonie" (bien que je ne comprenne pas comment on peut s'emmerder jusque là).


Les deux morceaux suivants remettent la barre encore plus haut, si c'est possible.


Ging Gang Gong De Do Gong De Laga Raga contient LE riff de 6 notes dévastateurs qui justifie à lui seul l'écoute du bousin, ainsi qu'un refrain qui peut être scandé par n'importe qui, qu'il/elle soit bourré.e, sous acide ou ayant sniffé de la farine.


Rock And Roll (In A Black Hole) m'a fait l'effet d'une bombe. Je crois que c'est le seul morceau que j'ai écouté qui m'a fait l'effet d'un screamer. Après une intro électro un peu molle du cul, Zombie s'énerve vraiment.


Après ce florilège d'éloges dignes du pire fanboy comédonné en quête de la musique qui fera le plus chier ses parents, j'aurais pu mettre 11/10, presser le bouton "Coup de coeur" et en finir là. Le problème, c'est que la deuxième partie de l'album s'essouffle (un peu... comme la carrière de réal' de Zombie... ouiiiiiiiin).


Behold, The Pretty Filthy Creatures! reste tout de même de très bon niveau : la basse et le clavier s'amuse enfin sur cet album, et c'est peut-être ce qui manquait sur la première partie, où John 5 et Ginger Fish se taillaient la part du lion. Toutefois, la linéarité rythmique de cette piste n'offre pas la meilleure expérience à écouter chez soi. Mais pas de doute qu'en concert, ça doit déchirer.


Cette linéarité dans la construction des morceaux jalonne un peu toute la fin de l'album. White Trash Freaks est sympa mais sans plus, avec un riff accrocheur ; We’re An American Band c'est re-belote. Les couplets s'aèrent quand même un peu plus, mais les riffs ne sont plus aussi incisifs qu'auparavant.


Lucifer Rising est vraiment la chanson la plus décevante de l'album : on balance tout à fond, on fait des soli à fond, on gueule pendant 3 minutes. Bin oui ça doit envoyer en concert aussi, comme quand tu gueules



We are nothing



à la toute fin du morceau, mais c'est vraiment pas ce qui est le plus élaboré. Pareil pour Trade In Your Guns For A Coffin, où y'a 1 riff pour 2'10" de morceau. Un peu pauvre.


MAIS cette deuxième partie de l'album, vraiment pas pertinente même si pas honteuse ou désagréable à l'écoute, est sauvée par la onzième piste, The Girl Who Loved The Monsters. Une intro superbe, sournoise, insidieuse, on sent que ça va être notre fête avec ce phaser sur le clavier et ces notes cristallines qui viennent accompagner la voix rocailleuse de Zombie. C'est pour mieux nous balancer ce RIFF INTERSTELLAIRE sur



The Girl Who Loved the Monsters // Traces black streaks in the sky



où la guitare reprend le rôle qu'elle occupait au début de l'album : celui du lance-flammes sur la horde de mort-vivants, du couteau de boucher de Michael Myers dans Halloween (celui de Jean Charpentier ou de Robert, qu'importe), de la tronçonneuse dans le Massacre de l'outil du même nom. Assassine et dévastatrice. Un modèle de riff de Metal. Soutenu par tous les autres musiciens. Superbe. Morceau qui se termine par un dédoublement de tempo qui vient achever les derniers survivants. Tremblez, mortels !


Alors que dire sur cette album ? Vous l'aurez compris, je l'aime énormément. Je l'ai réécouté deux fois de suite en écrivant cette critique, alors que je le connais déjà par coeur.
L'album ne surprend pas par l'univers qu'il met en scène car très classique quand on connaît l'oeuvre de Rob Zombie. Non, ce qui frappe ici, c'est l'efficacité avec laquelle cet univers est mis en musique. Et si vous n'avez pas pris une grosse tarte pleine de sang et de barbe à papa dans la tronche à l'écoute de ce Venomous Rat Regeneration Vendor, retournez écouter du Vianney et me faites pas chier.



Barbdefeu
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le 10 mai 2018

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