Je dois commencer cette critique par des excuses à Noir Désir. Ayant grandi, pour ma part, sans avoir eu la possiblité d'entendre un seul morceau de Noir Dèz, au nom d'une morale familiale. Mais au fil des années, il semble que ma curiosité musicale pour "l'enfant terrible" de la scène musicale française a pris le dessus. Et là quel choc...
Noir Désir est une atmosphère musicale composée d'une musique riche de textes lyriques et d'un son innovant. Les références littéraires pleuvent comme si La Pléaide s'était faite cumulonimbus, de Maïkovski à Lautréamont et de sa sonorité oscillant entre la Cold Wave mélancolique de The Cure et Joy Divison et la musique rageuse du Velvet Underground. Du jamais vu en France. À part chez un génie comme Alain Bashung, on trouve pareil diversité et unicité. Noir Désir est l'un des seul groupe que je puisse défendre sur la scène musicale internationale. Qui en plus vient de Bordeaux (youpi).
"À l'arrière des taxis", "Aux sombres héros de l'amer", "Les écorchés"...Dès le second album, les bordelais font preuve d'une excellence sans pareille en terme de composition. Il n'y a pas une seule chanson ratée sur ces 37 minutes. Tout du long, on se laisse porter par ce bateau, ivre de sensations fortes. Cantat à beau être un homme moralement critiquable, il n'en est pas moins un talentueux parolier et chanteur. Tout d'un coup, écouter Noir Désir me donne des regrets tant cet album annonçait une grande carrière pour le groupe lors des années 90 mais qui est parti trop tôt. Tous ces albums critiqués non pas pour des raisons artistiques mais uniquement pour des raisons morales et personnels, on se dit parfois que les "tartuffes" ne savent pas ce qu'ils manquent.
Désormais, je viens de prendre conscience du retard que j'ai pris et que je me dois de rattraper le plus tôt possible. Et pour tout ceux encore qui se refusent de les écouter, je leur demande de passer outre les accusations sutout quand le talent y est. Pour cela, rien de mieux que de démarrer avec Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient)
Vous les avez connus ceux qui/
Dans un élan de poésie/
Mal contrôlé/
À cent à l'heure sur les boulevards/
Sur les banquettes de moleskine/
En s'en remettant au hasard/
Sans plus se soucier de Lénine/
S'aimaient à l'arrière des taxis...