La 11ème Dimension

Et Julian Casablancas rassembla les Voidz

4 longues années séparent "Tyranny" de "Virtue", 4 longues années qui ont permis à la formation New-yorkaise de composer (jusqu'à présent) le meilleur album de cette année 2018.

Après un premier album considéré comme "underrated" dû à ses compositions complexes et bizarres (moi j'ai adoré), les Voidz nous reviennent avec un album toujours aussi barré mais beaucoup plus "mainstream".

L'album s'ouvre avec Leave It In My Dreams, composition très strokienne et très plaisante qui s'apparente plus au répertoire du leader du groupe (Julian Casablancas). À partir de ce moment là (et ce n'est encore que le début) on se pose des questions sur le nature de l'album.
Je précise que je n'ai écouté aucun extrait avant la sortie de l'album afin de me laisser surprendre.

Les doutes s'effacent avec QYURRYUS, très difficile d'accès mais une fois assimilé cette musique est un régal. Tantôt orientale, tantôt techno la surprise est au rendez-vous.

Pyramid of Bones la musique Heavy-Metal de l'album (rappelant Black Sabbath ou Led Zeppelin) lance les premiers vrais piques politiques. Riff diabolique, scream de grindcore, une composition qui donne la rage au ventre et qui reflète bien l'idéologie du groupe.

Mon morceaux favoris de l'album Permanent High School, dénonçant l'industrie musicale d'aujourd'hui m'a beaucoup fait penser à la collaboration entre Julian Casablancas et les Daft Punk.

Jusqu'ici les genres s'enchainent et l'album est rempli de surprise. Arrive alors AlieNNatioN titre complètement vaporwave qui s'apparente au calme avant la tempête étant donné que la composition est suivi de One of the Ones morceau très proche de l'univers du premier album.

All Wordz Are Made Up vient trancher un peu cet aspect rock alternatif avec ses aires "funky" et le chanté de JC rappelant notre tant aimé Michael Jackson.

L'album s'enchaîne avec une ballade folk Think Before You Drink nous projetant dans les années 60 (la musique m'a beaucoup fait penser à The Times They Are A Changin de Bob Dylan). Elle rappellera sans doute à certains I'll Try Anything Once de nos Strokes internationaux. Wink, le morceau suivant, rappellera surement aussi l'époque First Impressions of Earth aux adorateurs de monsieur Casablancas.

Survient deux autres claques inattendues, l'excellentissime et bourbier My Friends the Walls pouvant figurer dans un album des Radiohead et la très calme et disco Pink Ocean qui n'a rien à envier à Ariel Pink (qui d'ailleurs est, je pense, une source d'inspiration majeure pour cette album).

Le très punk-rock hardcore Black Hole plaît ou ne plaît pas (à mon humble avis), mais pourrait tout de même avoir sa place dans un énième volet cinématographique de la franchise Spider-man.

Le calme avant la tempête avec le très jazzy Lazy Boy et son outro très 70's.
La tempête après le calme avec le monstre qu'est We're Where We Were où cette formation de barbare nous montre qu'elle n'a aucune limite (distorsion à foison, cloche qui sature et j'en passe).

L'album se clôture avec Pointlessness, une intro digne d'un slasher movie des années 80, un chant torturé rappelant le magnifique Human Sadness parut sur le premier album et un refrain glaçant évoquant le tube Nightcall de Kavinsky.

En conclusion, l'album en met plein les oreilles tant par sa diversité que par sa profondeur. Il y en a pour tout les goûts. Dans une société où les tubes passé à la radio et à la télé sont tous les mêmes, Julian Casablancas (qui à déjà fait ses preuves plus d'une fois) accompagné des Voidz viennent ressusciter la musique à coup de mélodie, dont seuls eux ont la recette.
Encore une fois, j'ai peur que cette album passe à coté dû à une communication étouffé ou à cause de son mixage lo-fi pouvant être frein pour les auditeurs.
C'est ma 5ème écoutes et je ne m'en lasse toujours pas, j'attends (déjà) le prochain opus impatience et si possible une date en France.

Écoutez le, vivez le et entrez dans la 11ème dimension.