Various – Visionfest : Visionlive (2003)
Voici un album que je me suis procuré récemment, en solde, pour quelques petits euros, et pourtant… C’est un live avec des extraits du « Vision Festival de New York » cuvée 2002, je ne sais si William Parker en est le parrain, mais il apparaît cinq fois sur les neuf sélections du Cd/Dvd. Oui, il y a aussi un Dvd avec la retransmission des pièces, seule la sélection concernant le « Karen Borca Quartet » est différente, entre Cd et Dvd, deux pièces différentes sont choisies.
Je bichais d’avance, voir mes héros du free en action sur le Dvd m’impatientait… Jemeel Moondoc, Dave Burrell, Billy Bang, Hamiett Bluiett, Douglas Ewart, Wadada Leo Smith, Joseph Jarman, Hamid Drake, Matthew Shipp, Mat Maneri, Reggie Workman, Fred Anderson, Kidd Jordan et Peter Kowald, en solo sur la dernière pièce. Autant de musiciens qui stationnent dans mes étagères et que j’écoute avec ravissement !
Hélas, il m’a fallu un peu déchanter, au moment de glisser le Dvd dans le lecteur, le spectacle attendu s’avéra faible côté image et moyen côté son, ça pixellisait dans la fenêtre carrée du lecteur VLC ! Bon, d’un autre côté j’aurais été davantage contrarié si j’avais payé les trente € pour le prix de l’objet lors de sa sortie, mais là, en payant six fois moins je suis encore content, d’autant que je le visionne et revisionne avec grand plaisir malgré les défauts. Pour tout dire, la joie n’est en rien diminuée, c’est pourquoi je vous en parle.
Le Cd lui est de grande qualité, soixante-quatorze minutes de bon free et quand je l’écoute, je les vois encore ! D’ailleurs des photos des musiciens sur scène sont incrustés sur le Dvd et permettent de les voir en détail, elles sont en noir & blanc, souvent sous forme de portrait, avec une grande qualité d’image.
Je ne peux pas tout résumer mais l’un des moments les plus forts de l’album concerne Peter Kowald dont je vous ai parlé récemment avec le groupe « Open Systems Quartet ». Il joue en solo donc, et la pièce est poignante, l’enregistrement se déroula fin mai, début juin. Il décèdera quelques mois plus tard en début d’automne.
Ici on ne le voit guère malgré qu’il occupe toute l’image, sa posture est singulière, le dos vouté, la tête tombant vers l’avant, comme suivant l’inclinaison de son propre poids, l’oreille collée au manche, le menton frôlant la caisse de résonance. Le spectateur ne voit que la boule ronde de son crâne, la main droite tenant l’archet et la gauche courant sur les cordes, où se reposant sur celles-ci, ou bien encore montant et descendant sur le manche à grande vitesse.
On entend la voix, impossible de ne pas penser à un râle, vers la fin de la pièce.