Détresse en conserve

Si vous avez réellement été désespéré ne serait-ce qu'une fois dans votre vie, chaque vers de Volcanic Bird Enemy frappera plus fort que le précédent. Le sampling parfait et le mix faussement lo-fi supportent des paroles toujours plus poétiques et crasses, comme sur l'excellent benadryl submarine :

"Time's lost every night I sleep

Eyes crossed trying not to blink and just to breathe

There's ivy twisting through the bricks outside

Is it taking over or just clinging on for life?

Wonder where your dogs'll go

When they realize there's no more bombs to find"

La production souvent joyeuse, parfois cartoon mais toujours calculée contraste parfaitement avec les thèmes récurrent de dépression, paranoïa, relations toxiques, nihilisme et surtout - en sous-texte à travers tout l'album - de suicide. Au travers des 19 morceaux présents, LUM offre à chaque instant, sans filtres, un aperçu d'une vie privée de bonheur et de tranquillité, transpirant la solitude et la détresse jusqu'au splendide closer, porcelain slightly.

Cet album a toujours fort résonné avec moi, même si au début je pensais que certains morceaux, comme beach harness ou swell, servaient plus de filler qu'autre chose. J'avais tort, et avec les années je me rends compte désormais que tout fait sens sur cet album, les moment plus low-key et instrumentaux agissant en tandem avec ceux plus appuyés, comme par exemple bold futile flavor suivi de broken ladder.

Un album unique, loin de tout ce que j'ai pu entendre d'autre, et qui transmet les émotions au taser.