Vortex par Ben Ric

Article paru sur BENZINE
Derrière cette pochette aussi énigmatique que réussie (signée Valentin Pinel) et qui en tout cas tranche avec celles souvent associés aux albums de rock garage, on (re)découvre le style des rennais de Kaviar Special qui après deux albums remarqués semble toujours aussi déterminés à nous envoyer du son de plus en plus gros, de plus en plus lourd. Et on ne s’en plaindra au vu du résultat affiché avec ce Vortex très concentré en énergie brute.

Vortex c’est 11 titres pour 39 minutes de riffs de guitares fuzz, de refrains accrocheurs et de mélodies vite mémorisables, le tout envoyé à la vitesse de l’éclair pour le plus grand plaisir des fans du genre qui peuvent se rassurer quant à la bonne santé de la scène garage française avec des groupes de cet acabit. D’autant plus qu’avec cette nouvelle réalisation quasi-parfaite, Kaviar Special n’a désormais plus rien à envier à Ty Segall, à John Dwyer et ses Oh Sees – les « maîtres étalons » du garage rock californiens – ou encore aux stakhanovistes australiens que sont les King Gizzard & The Lizard Wizard.

Avec cet album carré, brut et varié, les bretons bénéficient ici d’une production à la fois énorme et bien équilibrée qui met en valeur autant les instruments que l’énergie et qualités musicales d’un groupe piochant des influences autant chez les Stooges que chez Jay Reatard et même dans la Surf Music, le Heavy Metal d’hier et d’aujourd’hui et bien sûr dans la pop psychédélique.

Voici donc un album fun, pop, mais aussi puissant et incisif, qui agit comme une décharge d’adrénaline libératrice et qui confirme tout le potentiel de ce groupe déjà bien rodé par des années de tournées et de concerts. Un album qui réaffirme également la bonne santé de Howlin’ Banana, un label qui depuis 2012 enchaîne les disques de qualité et démontre une belle régularité. Un grand bravo à tous !