Matinée ensoleillée

Bill Callahan (2011), Damien Jurado (2012) et dans une certaine mesure Junip (2010)... Chaque année, à peu près au printemps, je découvre un nouvel album dans une veine folk qui m'enchante et me suit tout le reste de l'année. Pour 2013, il se pourrait bien que ce soit Kurt Vile.

Tout ne m'enchante pas dans Wakin on a Pretty Daze ; beaucoup de titres baignent dans une musique folk-rock plutôt conventionnelle et encore un peu trop frileuse ("KV Crimes") pour mes esgourdes qui ont tendance à préférer les sonorités plus libres et lyriques de ce qu'on appelle la contemporary folk. C'est le principal reproche que je ferais à cet album : ce côté encore trop scolaire chez Kurt Vile, notamment niveau rythmique, même si tout ce qu'il pose dessus est bien foutu.

Mais comme toujours, les morceaux se révèlent les uns après les autres, un peu comme un puzzle, et il me faudra encore quelques écoutes avant de saisir l'album dans son intégralité. J'ai d'abord été séduit par "Girl Called Alex" et cette douce mélodie jouée en arpège - simpliste certes, mais dont l'écho envoûtant et les subtils arrangements ajoutés (notamment un clavier discret) font petit à petit monter la sauce et magnifient le titre.

C'est la finesse de l'instrumentation mêlée à la voix rêveuse de Kurt Vile qui vont progressivement me faire adhérer à cet album qui varie les ambiances, quoique ce ne soit pas toujours avec le même succès. Je remarque d'ailleurs que globalement, plus les titres sont longs, meilleurs ils sont : "Wakin on a Pretty Daze" "Was All Talk" ou encore "Goldtone" qui clôt l'album sont les morceaux qui semblent les plus travaillés et d'où ressort le mieux cette sensation agréable d'insouciance, gentiment psychédélique sans en faire des caisses.

À écouter : Girl Called Alex, Wakin on a Pretty Daze, Snowflakes are Dancing, Was All Talk.