Water
7.7
Water

Album de Gregory Porter (2010)

Gregory Porter – Water (2010)


Pour rester dans le monde des vocalistes, place à Gregory Porter et à son premier album sorti en 2010, peut-être son meilleur, en tout cas certainement un de ceux qui sont emplis de l’esprit Jazz. Cette pochette au contre-jour très prononcé, plonge sa silhouette dans le noir, particulièrement son visage qui reste indistincte.


Dès le disque suivant il ne jouera plus les timides, et se montrera avec sa célèbre cagoule surmontée d’une casquette. C’est qu’enfant il a été victime d’un accident domestique qui lui a laissé des cicatrices, aussi, il choisira désormais de cacher une partie de son visage.


Par bonheur, cela n’aura aucune incidence sur ses capacités vocales, et il deviendra un grand technicien du chant qui sera récompensé dès son premier album. En effet l’accueil sera dithyrambique et bien vite il est élevé au rang de « star ». C’est un véritable auteur et il signe un bon nombre de titres ici, sept sur les onze de l’album.


Ce sont essentiellement des chansons d’amour, souvent tristes, mais il y a également un titre engagé, le septième de l’album, « 1960 What? » qui dure plus de douze minutes sur cette version Cd, il le chante encore aujourd’hui à tous ses concerts. C’est un titre épique, qui retrace les émeutes de 1967 à Détroit qui durèrent cinq jours, après-que la ville ait été déclarée en insurrection, par le président américain Lyndon B. Johnson. Il y eut quarante-sept morts et quatre cent soixante-sept blessés. De mon point de vue le titre le plus fort de l’album.


Il y a également une reprise de « Black Nile » de Wayne Shorter sur lequel il ajoute des paroles, on remarque également la dernière pièce de l’album, « Feeling Good » qu’aimait tant chanter Nina Simone dont il donne une version « a cappella ». Des standards également, « But Beautiful » et «Skylark ». Ainsi Gregory Porter coche un grand nombre de cases et offre un album fort, de styles variés et de convictions.


Il aime par-dessus tout l’accompagnement du piano, ici c’est Chip Crawford qui assure principalement ce rôle de soutien. Mais de nombreux autres instruments s’ajoutent au fil des pièces, ainsi, outre la basse et la batterie, de beaux solos de trompette, trombone ou de sax alto viennent colorer la musique et lui donner les plus beaux atours.


Un chouette « Blue Note », pour les amateurs de Gregory Porter, qui se trouve désormais à petit prix, en Cd.

xeres
9
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le 24 mai 2023

Critique lue 16 fois

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