Sept ans que Nick Jackson et sa bande avaient disparu des radars. Le groupe n'a en effet sorti que deux albums au cours des 14 dernières années, le dernier en date étant ce We're All In This Together qui donne suite au très réussi Departure que je vous invite à découvrir dans la foulée. Mais attardons-nous tout d’abord à ce nouveau travail plutôt conceptuel, puisque Jackson (au chant d’une part et partout ailleurs à la fois), soutenu par Andy Rowberry (à la guitare), explorent, accompagnés de 3 nouveaux membres (Ryan Mccaffrey aux claviers, Will Chism à la batterie et James Hawkins à la basse) les thèmes de l'austérité, de l'inégalité et d'un avenir incertain pour les jeunes générations avec comme seule solution : la révolution !
On démarre avec le bien nommé Power, un titre très nerveux, particulièrement puissant (bah tient…) et agressif, dont le chant tribal et l’atmosphère très sombre nous plongent dans une ambiance assez déroutante. À ce moment précis, on pense savoir à l’avance à quelle sauce nous serons cuisinés. Rassurez-vous, il n’en sera rien. Les Britanniques sont suffisamment audacieux pour ne pas tomber dans l’exercice de style au propos empli de noirceur. Ils prennent dès lors très rapidement le contre-pied en développant des mélodies immédiatement accrocheuses que ne seront renier les aficionados du prog moderne. Les influences sont claires : d’un côté Porcupine Tree pour le mariage subtil entre le son néo et le style atmosphérique, de l’autre les guitares lancinantes dans la pure veine floydienne aux soli splendides. Pas mal non ? Bien que certaines compositions sont bien évidemment plus réussies que d’autres (vous ne retiendrez pas grand-chose de Gamble The Dream ou de Down The Hatch), IT excelle véritablement lorsqu’il s’attèle à produire des plages plus douces. En atteste le très groovy House, les chœurs sur Voices invitants clairement au voyage, ou encore le solo langoureux sur Last Chance. Enfin, impossible de passer à côté de The Path Of Least Resistance, l’épopée de l’album. D’une durée d'un peu moins de 12 minutes, ce plat de résistance (ahah !) met en valeur la belle capacité des musiciens à développer des changements de tonalité et de signature électro-rock ultra accrocheuse, qui se laisse savourer sans écœurement.
Un bien chouette album, varié bien qu’inégal mais surtout plus mélodique qu’il ne le laissait présager au départ. WAITT semble en effet se bonifier au fil des écoutes. Je vous prie d’au moins lancer la première. ;)
(Chronique parue dans le magazine ProgRésiste #91)