Déjà vu
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Déjà 4 albums en 7 ans pour les Foals. Rétrospectivement, Holy Fire avait laissé un goût de trop peu. L’album a permis au groupe de passer un cap en termes de notoriété mais musicalement, on stagnait avec une certaine tendance à la mollesse et au mélo. Enregistré en Provence dans les studios de la Fabrique (comme Nick Cave mais surtout comme Julien Doré), What Went Down ouvrait la charge avec un titre nerveux. Comme "Inhaler" en son temps, ce single n’est pas représentatif de la suite. Premier contact avec l’album qui crache en intensité, ce qu’il perd en intérêt au fil des écoutes. L’effet coup de poing de la production assourdissante s’amenuisant avec le temps.
Loin d’être calé en permanence sur la pédale d’accélération, ce disque est l’occase pour les résidents d’Oxford de jouer sur les tempos et d’offrir une tracklist à la fois homogène, variée, où chaque titre essaie d’apporter quelque chose. A la première écoute, on peut par contre affirmer que les 3 premiers extraits étaient les plus agités. A la manière d’"After Glow" ou de "Late Night" dans le passé, c’est avec le temps que les compos s’installeront et les Foals semblent définitivement meilleurs dans les morceaux où ils prennent le temps d’installer une ambiance plutôt que dans ceux emballés/pesés en 3 minutes 30. A l’inverse, "Give It All" tombe à plat sur cette tentative de création au diesel et semble durer une vie. De loin, le passage le plus exaltant du disque est "Albatross".
Lumineux, aérien, c’est l’un des meilleurs titres écrits par le groupe. On peut déjà parier sur ce nouveau morceau de bravoure des lives à venir. Eléphant dans un couloir, "Snake Oil" fait figure de gros bourrin dans un ensemble assez calme et "Night Swimmers" est le bon élève : comprenez celle qui est la plus fidèle à l’idée que vous avez d’une chanson "à la Foals". Un refrain accrocheur, une montée en puissance à mi-morceau jusqu’à saturation avec un passage où tout le monde peut claquer des mains avec un bel écho sur la voix que même Bono n’aurait pas renié. En parlant de U2, on goûte moyennement la balade sur la solitude nommée "London Thunder", qui aurait pu s’installer toute seule sur votre Iphone. Si vous voyez ce que je veux dire. Même tarif pour "Lonely Hunter" qui emmène le disque dans un ventre mou heureusement relevé par "A Knife In The Ocean".
A l’approche de sa sortie, la rumeur veut que What Went Down soit leur meilleur album. Non moins de 18 mois après Holy Fire, les Foals conservent une partie des défauts qui pouvaient être cités à l’époque. A savoir des facilités et une immédiateté risquant de lui porter préjudice sur la longueur. Un effort a été fait sur les mélodies, quitte à défaire cette impression que le groupe déroulait le fil d’une bobine à tubes. Yannis Philippakis continue de jouer les premiers plans, quitte à prendre toute la place même lorsqu’il essaie de rivaliser avec le mur sonore sur le titre éponyme. La production tenue encore par James Ford, aussi connu pour son travail avec les Arctic Monkeys, leur sied toujours admirablement avec une place respectable offerte à tous les instruments : la batterie galope, les notes de claviers sonnent, le tout dans un mix limpide. Avec le sourcil levé, muni du regard de la méfiance, on a du mal à prendre ce disque en défaut. Hormis les (deux) écueils énoncés plus haut, les anglais ne se sont pas ratés. Quant au gagnant de la disco, cela reste toujours Total Life Forever.
Créée
le 27 août 2015
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