Ezra Collective – Where I’m Meant To Be (2022)
Trois ans après « You Can't Steal My Joy », voici le second album de la part d’Ezra Collective, la formation londonienne, qui nous propose un mix de musiques venues de partout, passées à la moulinette jazz. Ainsi se conjuguent funk, dub, reggae, afrobeat, hip-hop, musique africaine, latino, grime et autres… Le premier album était en tous points excellent, ce second volet s’annonce donc sous de bons augures.
Ezra collective c’est d’abord un groupe d’amis musiciens, Femi Koleoso à la batterie, TJ Koleoso, son jeune frère, à la basse électrique, Joe Amon-Jones aux claviers, James Mollison aux saxophones et Ife Ogunjobi à la trompette. Au groupe historique il faut ajouter pas mal d’invités, parmi lesquels on remarque des vocalistes qui se succèdent, Sampa The Great, Kojey Radical, Emile Sande et Nao. Il y a également ici ou là des percussionnistes ou encore des guitaristes…
Il faut dire que le groupe a bénéficié de pas mal de temps en studio, dix-huit mois passés pendant les années de confinement. Et ça s’entend vraiment, il y a au début de ce long album, qui frôle les soixante-dix minutes, tout d’abord un effet « catalogue » : On pourrait se croire à un inventaire de pièces musicales puisées dans divers styles, cousins, mais typés, High Life pour « Life Goes On », latino pour « Victory Dance », Dub pour « No Confusion », reggae pour « Ego Killah », plutôt rhythm n'blues pour « Smile », que des pièces excellentes par ailleurs…
Par contre vers la fin de l’album ou plutôt dans sa seconde partie, peut-être sous l’influence de Joe Armon-Jones, les pièces s’allongent et deviennent plus jazz, tout en conservant les caractéristiques musicales du groupe, particulièrement pour ce qui est de la rythmique extrêmement solide et carrée, avec un gros son de basse très en avant, il y a également ces claviers électriques très « jazz rock » qui participent également à l’identité du groupe.
« Belonging » évoque le jazz spatial de Sun Ra, ce dernier est d’ailleurs repris sur le dernier titre, « Love In Outer Space », ouvrant ainsi la musique vers un ailleurs radieux. Incontestablement l’album est fondateur pour Ezra Collective qui devrait connaître un nouveau succès avec cet album sympathique, ce que je leur souhaite…