Si vous voulez conforter quelqu'un qui voit le rap comme une musique abrutissante pour béotiens, faites-lui écouter Gradur. Son écriture tourne autour de 3 thèmes, en-bou-cle: sexe, drogue, violence. Il n'y a presque rien d'autre. On attend le 14ème titre (sur 16 !) pour voir entrer en jeu l'amour véritable et le 16ème pour sa relation avec sa mère. Certains rappeurs ont au moins la décence de sauver cette absence de variété par un flow technique, polymorphe et des textes travaillés. Gradur préfère lui sombrer dans l'analogie grossière, assénée avec vantardise, via un autotune immonde dégoulinant sur la prod comme de la mélasse sur un pancake ("Si l'amour rend aveugle je vais te faire l'amour dans le noir", mdr). Du sous-sous-Booba. A éviter absolument.