Les trois écossais de Young Fathers nous avaient mis une sacrée claque avec Dead, un premier album aussi réussi que récompensé (un Mercury Prize s’il vous plait). Mais les récompenses ça ne compte pas pour de vrai. Ce qui compte vraiment, c’est de continuer de faire de la bonne musique et Young Fathers l’a bien compris. Dead était un très bon album mais, que dire de White Men Are Black Men Too ? Ce nouveau disque est tout simplement génial. Sorti seulement un an après Dead, il est rempli de rage, de beauté, d’amour, de douceur, d’espoir, de tristesse, de souvenirs. Bref, un patchwork d’émotions et de sonorités rares et larges que nous envoie en pleine face le trio britannique.
Les lettres de noblesses du R’n’B ?
Young Fathers est un énorme mélange musical et culturel assez incroyable. Le concept est très R’n’B tout en passant par une démarche Lo-fi, fait maison. On est loin des grosses productions Hip-hop contemporaines. Young Fathers c’est un peu crade. Ces petites salissures sont nécessaires et porteuses d’un message cher au groupe: tout le monde peut réaliser de belles choses et s’accomplir, il suffit de s’assumer et d’accepter les autres et leurs différences. Dit comme cela, ça fait très Yannick Noah mais croyez moi les trois écossais les plus cools du monde ont un discours bien plus poignant que ça. Ils rendent R’n’B cool et émouvant. Comme un mélange entre le Ok Calculator de Tv On The Radio, la voix de R. Kelly et la violence de Death Grips.
Une piste = un tube
Rien n’est à jeter sur ce nouvel album. Chaque morceau se révèle être un moment unique. On ressent tout le plaisir et toute la passion du groupe dans ses compositions grâce à une énergie maîtrisée de bout en bout laissant de la place pour des explosions de vitalités fulgurantes. Deux titres se détachent tout de même du reste: « Shame » et « Rain Or Shine ». Deux belles pièces d’une frissonnantes sincérités.
Le futur de Young Fathers s’annonçait brillant. Force est de constater qu’il l’est. En deux ans, le groupe aura sorti deux albums majeurs révolutionnant petit à petit la vision que l’on peut avoir de la cohabitation entre la musique R’n’B et la musique électronique. Young Fathers c’est bien, Young Fathers c’est beau.
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