Ce qui est intéressant dans l’histoire de la musique, à mon avis, c’est le contexte d’une track. Ici, Feel Like Makin’ Love, pour cet album de Marlena Shaw, qui a un titre je dois dire excellent : Who Is This Bitch, Anyway ? sorti en 1975.

Marlena Shaw y explore une nouvelle approche du soul-jazz/funk, plus politique, plus profonde et moderne, plus sexuelle même que ce qu’elle avait produit auparavant.

Marlena Shaw est une artiste Blue Note durant les années 70, et j’ai donc découvert cet album grâce aux nombreuses compiles du catalogue Blue Note avec sa reprise du titre de Roberta Flak Feel Like Makin’ Love. (Vous connaissez un autre titre de Roberta Flak grâce à la reprise du groupe The Fugees : Killing Me Softly (With His Song).)

Feel Like Makin’ Love, est une bombe funky-soul, une montée du plaisir, des caresses, faire l’amour avec toi.

Et tout dans ce titre fait écho à ça, la voix suave de Marlena Shaw : des frissons. La petite guitare. La basse incroyable. La batterie bien chaloupé, et cette montée de part le tempo mais également de part l’intensité des instruments. Ce titre est un félin, comme le dos d’une fille.

À noter quelques autres reprises vraiment bien foutu de Feel Like Makin’ Love : celle de D’Angelo (2000), une track hip-hop, dégoulinante à souhait, et celle de George Benson (1983), assez typé 80′s dans la basse et les claviers, mais que je trouve bien groovy.

Le reste de l’album reste assez classique, une soul/jazz/blues, avec des walking basses bien comme il faut. Il y a des perles, je citerais évidemment Who Is This Bitch, Anyway ?, Street Walkin’ Woman, et bien évidemment Rose Marie (Mon Cherie), clairement d’inspiration française, on se croirait dans un film américain qui parle de leur vision fantasmée de Paris et de Saint-Germain-des-Prés, avec ce cliché du solo de guitare version manouche.

Autre titre de Marlena Shaw, le ultra célèbre Woman Of The Ghetto (sur l’album The Spice Of Life sorti en 1969), où la voix et l’humour et la technique de Marlena Shaw sont tellement exceptionnelles que je pense que ce doit être le genre de femme pour lequel on se damne.

D’ailleurs puisqu’on parle de Marlena Shaw et de Saint-Germain-des-Prés, le DJ St. Germain à samplé Marlena Shaw et son titre Woman Of The Ghetto sur son titre Rose Rouge (2000).

Bref, en partant d’un titre, d’un album, d’une artiste, on peut faire des recoupements dans tout les sens …

Je vous recommande aussi son live à Tokyo (2002) (les japonais raffolent de jazz, ils ont d’ailleurs de nombreuses rééditions de vieux albums de jazz disponibles uniquement dans l’archipel japonais), où l’on voit que Marlena n’a rien perdu dans son attrait.
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le 12 juil. 2013

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