Sombres retrouvailles
Cinq ans aprés un Specter at the Feast doux-amer, le trio nous revient (non sans mal), avec WRONG CREATURES qui disons le, est un des albums les plus désenchantés et sombres du groupe. L'ensemble est...
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le 29 avr. 2018
2018 vient de connaitre sont premier moment de gloire avec le neuvième album du Black Rebel Motorcycle Club. Rockeurs dans l’âme, Robert Leevon Been (basse/guitare/chant), Peter Hayes (guitare/basse/chant) et Leah Shapiro (batterie) continuent leur boucan mélodique sans se soucier du reste. Veste en cuire sur le buste, nos trois rebelles semblent être restés coincés à une époque où le renouveau du rock intéressait encore deux/trois personnes : les années 2000. Ce chiffre a de quoi faire peur, mais il faut avouer qu’entre les White Stripes et les Strokes le rock se portait assez bien.
C’est à travers cet environnement de baby rockeurs que le Black Rebel Motorcycle Club a réussi à tirer son épingle du jeu (avec Nick Jago à la batterie). Depuis, comme le précise Gonzaï dans cet interview du malaise, BRMC est le seul groupe de cette époque encore debout et en bonne forme. C’est à se demander si nous n’aurions pas sous notre nez le dernier vrai groupe de rock.
Le dernier des Mohicans.
Dire que le rock est mort serait d’une bêtise sans nom. Il se fait tout simplement de plus en plus rare en tête de gondole. Il y a bien quelques têtes d’affiche (Queens Of The Stone Age, Jack White, Foo Fighters), mais le rock est retourné vers ses racines underground. Le seul endroit où il est finalement légitime. Brian Jonestown Massacre et Ty Segall ne vous diront pas le contraire. Mais les vrais loubards aux blousons noirs ? Qu’en est-il ? Royal Blood semble plus être un pétard mouillé qu’une vraie révolution rock tandis que Josh Homme voudrait être une rock Madonna. Pourquoi pas…
Wrong Creatures est un album qui ne vient pas entacher la réputation du Black Rebel Motorcycle Club. Il vient même lui donner un petit coup de pouce. Ce rock langoureux et chamanique continue de tailler son bout de gras avec une délicatesse qui semble grandir à vue d’œil. Pas étonnant venant d’un groupe qui puise son inspiration dans les disques de My Bloody Valentine et du Velvet Underground. BRMC perpétue la tradition de la musique dépressive ou de la dépression musicale. On ne sait plus trop.
Épique et crade.
Les trois américains surprennent avec quelques morceaux à la conclusion éblouissante. Mention spéciale pour le titre « Calling Them All Away » qui de premier abord parait assez soporifique, mais se termine dans un torrent de guitares. Le morceau twist dans les deux dernières minutes pour notre plus grand plaisir. De quoi nous replonger tout droit dans les années 2000. Difficile de détacher le groupe de cette période faste pour le rock. BRCM utilise pourtant quelques synthétiseurs assez énervés sur « King Of Bones », mais rien de bien révolutionnaire. Il n’y a rien à y faire, le groupe est plus à l’aise avec les morceaux rock. Des trucs taillés pour la scène à l’image de « Carried For The Start » et « Spook ».
Le Black Rebel Motorcycle Club ne se réinvente pas, mais il continue de prêcher la bonne parole tout en faisant des fuck aux rageux. Casque sur la tête, le trio est sur sa bécane depuis des années sans jamais trop en faire. Wrong Creatures est un album complet et varié. Au final on ne s’ennuie jamais et on est parfois ému (« All Rise »). C’est toujours cool de voir BRMC surveiller la flamme rock de très près.
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le 4 févr. 2018
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Quelque chose d'électrique s'échappe de cet album. Une certaine générosité pop aussi. En plus, une bonne vibe de rock que la simplicité de la pochette ne trahit pas et traduit même avec justesse :...
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