Dans la droite lignée de son précédent album, L’Odysée (2018), Fred Pallem a une nouvelle fois rassemblé son Sacre du Tympan pour donner cœur et vie à des compositions imaginées au cours des deux dernières années. Véritable musicien stakhanoviste, sans cesse à la recherche d’idées de compositions, notre bassiste préféré a fait appel aux fidèles Vincent Taeger (batterie), Rémi Sciuto (saxophone), Daniel Zimmermann (trombone) et, en tout, à près de 25 musiciens (dont une section de cordes) pour enregistrer au légendaire studio Ferber ce dixième opus qui, est, de l’aveu de son créateur, “un peu plus qu’un nouvel album. C’est la deuxième partie d’un cycle entamé avec L’Odyssée”.
Evidemment, comme à chaque fois avec Fred Pallem, on écoutera cet album un peu en mode “Blind test”, en imaginant l’ensemble comme un formidable jukebox dédié au Cinéma, un patchwork musical dans lequel on aurait à disposition toutes nos musiques de films préférées qui auraient été jouées par un grand orchestre dirigé par Fred himself et rassemblant dans la même pièce François De Roubaix, Michel Magne, Ennio Morricone, John Barry et tant d’autres pour un grand et fastueux raout musical.
Ca démarre avec L’amour du disque, titre ample et ambitieux aux airs de générique de comédie d’aventures des années 60. On enchaine avec Le sablier, titre jazz et virevoltant qui contraste avec le sombre et intense Stratagème 34, avec son riff de guitare en ouverture et son gimmick qui n’est pas sans évoquer le très “morriconnien” Le messager imaginé par Michel Legrand (samplé pour le générique de l’émission Faites enter l’accusé) pour le film de Joseph Losey en 1971. Ambiance Henri Mancini versus Carlos Santana sur Goodbye Lougarock, avec un solo de guitare torride à souhait de Guillaume Magne comme on en a rarement entendu chez Fred Pallem. U.S.P. (The Unreacheable Star Posture) nous ramène ensuite aux films d’espionnage 60’s, et 62 Satellites lorgne, quant lui, du côté cinéma du début 80’s. Et on termine avec Bitches en Marbella, titre “Deroubaisque” à souhait et enfin avec le plus tranquille Les fulgurés.
Au total, 10 titres qui nous font voyager durant 45 minutes dans l’univers de la musique de films avec une intensité encore une fois remarquable. 10 titres pop, rock, jazz psychédéliques signés Fred Pallem & Le Sacre du Tympan. Peut-être bien leur meilleur album à ce jour.