Deuxième album pour la talentueuse canadienne, qui mêle le meilleur et le moins bon. Parmi le meilleur, des sujets graves ("On m'a fait la haine"), sentimentaux ("Jamais fidèle") ou plus personnels ("Berceuse pour adultes") ou légers ("C'est vendredi")
La façon d'écrire de Lynda Lemay (prendre un thème et décliner le vocabulaire s'y rapportant, comme on le verra par la suite pour les épouses, les bébés, les fruits et légumes, ou les expressions avec le mot "main") commence à prendre forme, par exemple avec "L'oeil magique", qui demande un peu d'attention pour en connaitre le thème. Mais c'est à-travers la chanson "Drôle de mine", qu'on ne comprend qu'en l'écoutant entièrement et attentivement, qu'elle atteint un sommet, tant le texte pourrait avoir un sujet différent. La chanson est d'autant plus jouissive que le rythme est enlevé et prenant. Le rythme, d'ailleurs, c'est quelque chose que je regrette un peu dans cet album, à cause d'un grand nombre de chansons que je trouve molles et assez insipides. L'émotion se dégage pour quelques titres, heureusement, comme "On m'a fait la haine" (grâce au texte), "Le plus fort, c'est mon père" (assez lente mais très sensible, autant dans le texte que l'accompagnement, très sobre), "Drôle de mine" donc, par le double sens des paroles, ou "Berceuse pour adultes", pour le côté nostalgique et légèrement désespéré. Bref, un album à picorer, pour ne garder que ce qu'on aime.