Je me souviendrais toujours du moment où j'ai découvert l'existence du Yellow Magic Orchestra. C'était en 2023. A l'époque, j'écoutais assez de City Pop pour avoir l'impression de connaitre le nom de certains artistes de l'époque (notamment Tatsuro Yamashita.) En entendant parler du Yellow Magic Orchestra, je me suis dit "c'est qui ça ?" avant d'écouter leurs albums et de faire des recherches, ce qui m'a fait me sentir con. C'est un peu comme si j'écoutais de la musique anglaise tout en ignorant l'existence des Beatles.
J'ai écouté toute leur discographie et depuis un an, leurs morceaux m'accompagne couramment au hasard des recommandations YouTube. Je me suis donc réécouté, pour une n-ième fois leur album inaugural de 1978... et je kiffe.
Lors de ma première écoute, je m'étais demandé si ça allait pas vite me gonfler (comme d'écouter du Jean Michel Jarre en 2023) mais il y a ici un esprit très pop et exotique qui en font un album toujours très entrainant et qui file la pêche. Après tout, les musiciens (notamment Haruimi HHosono) étaient encore dans leur période "Exotica" et ça donne une chaleur agréable au tout.
L'album est quasiment totalement musical (Hosono avait pas très envie d'avoir de chanteur... une chose qui changera au fur et à mesure des albums) et on sent que l'intérêt pour eux étant d'expérimenter à fond avec la nouvelle matière offerte par la toute nouvelle musique électronique. On voit à quel point ils s'amusent à faire des sons étrange pour l'époque et à changer régulièrement de sonorité de morceau en morceau. Ce qui en fait toujours un album très fun à écouter dans son intégralité, notamment parce que les morceaux s'enchainent les uns aux autres dans un immense medley.
Pour un des premiers album japonais a avoir touché un public étranger, c'est drôle aussi de voir à quel point il s'inspire de la musique traditionnelle (c'était une marotte à l'époque de Ryuchi Sakamoto, le clavieriste.) De façon très prophétique, l'album s'ouvre avec des bruitages de salles d'arcade, étrange annonciation de la domination japonaise sur le monde du jeu vidéo dans les années 80.
Après on va pas se mentir, Firecracker, Tong Poo sont au dessus des autres morceaux. Les sonorités de La Femme Chinoise ont mal vieillit hélas, mais le morceau possède des parties parlées en français ce qui est toujours amusant a écouter. A l'inverse, Mad Pierrot me rapelle ce que fera un groupe comme Bent dans les années 2000. Je trouve toutefois la reprise de Cosmic Surfin' vraiment en dessous de celle qui avait été faite sur l'album Pacific. C'est aussi une constante chez YMO : ses membres vont reprendre certains morceaux plusieurs fois dans leur carrière pour en changer complètement les arrangements.
Autre bémol : la pochette d'origine japonaise est moche.