A l’instar des Rolling Stones, les Beatles font partie de ces obscurs groupes des années 1960 connus seulement par une poignée de spécialistes, là où des formations telles que The Golden Dawn, The Knickerbockers ou encore Cannibal & the Headhunters sont devenues des superstars internationales qui figurent aujourd’hui dans tous les iPod. Pourtant, le répertoire des Beatles mériterait que l’on s’y penche avec un peu d’attention.
Au milieu d’un tas d’albums insipides figure un véritable chef d’œuvre appelé Yellow Submarine. Il faut dire que le film du même nom, racontant l’invasion des Blue Meanies à Pepperland et la fuite du jeune Fred à bord de son sous-marin jaune, est lui-même une pépite du septième art. Il fallait donc une bande originale à la hauteur.
C’est ainsi que les Beatles ont eu l’idée brillantissime de créer un album en deux parties, dont la première est composée de comptines pour enfants et de morceaux un peu plus psychédéliques, tandis que la deuxième contient une suite instrumentale composée par leur producteur, qui n’est autre que le grand George Martin, l’un des plus grands compositeurs de musique classique du XXème siècle, surpassant Tchaïkovski, Satie et Darius Milhaud réunis.
Non seulement cet élan de générosité de la part de George Martin est d’une aide précieuse – parce que franchement, les 4 bambins auraient eu du mal à remplir un album tout entier à eux seuls – mais en plus, les chansons des Beatles atteignent des sommets, notamment « All Together Now » : jamais l’alphabet n’aura été récité d’une manière si juste. La mamie de Paul McCartney l’a liké et même partagé sur Spotify, c’est bon signe !
Rien de ce qui a été dit jusque-là dans cette critique ne doit être pris au sérieux, bien sûr, mais l’album non plus. Soyons expéditif : « All You Need Is Love » géniale (mais déjà sur Magical Mystery Tour donc pas de plus-value), « Yellow Submarine » attachante avouons-le (mais déjà sur Revolver, pas de plus-value non plus), « It’s All Too Much » pas-un-des-meilleurs-titres-psychés-des-Beatles-mais-très-sympa-quand-même (normal, c’est George Harrison <3 ), « Only a Northern Song » correcte (c’est encore George Harrison <3), « Hey Bulldog » bof, surestimée, le riff fait trop Aristochats.
Alors ce n’est pas si mal que ça, vous me direz. Non non non. Mais ce n’est pas suffisant. Quand j'écoute les Beatles, j'attends autre chose que la définition auditive du terme "mièvrerie". C'est simple, si vous voulez découvrir ce groupe des ténèbres en commençant par un album studio, vous avez 12 choix possibles : celui-ci est le mauvais.