Rhum Express.

Ce qu'il y a de bien avec les Walkmen, c'est que c'est encore un groupe méconnu du grand public (fort heureusement d'ailleurs), alors qu'ils ont 6 albums à leur actif désormais. Laissant aux fans une relation intime avec leur musique. Et quelle musique!
"Bows + Arrows" le 2e album, laissait une empreinte indélébile (à mes yeux) sur le rock indé des années 2000 avec le titre magnétique qu'est "The Rat". Confirmant ainsi le talent du groupe et de son leader charismatique, Hamilton Leithauser.

Abordons maintenant le 4e opus des Marcheurs: c'est un album sincèrement émouvant et grave. C'est comme si on assistait à une opération à cœur ouvert d'un proche avec l'envie de hurler et le cerveau au bord de l'implosion avec l'impression de croire que les ténèbres sont palpables.
Je sais que c'est très imagé, mais voila comment on peut se sentir quand on écoute Hamilton s'époumoner sur "In The New Year" avec Paul Maroon qui délivre ses accords de guitare tranchants, Matt Barrick le batteur fou qui joue au bord de la renverse.
"On the Water" est probablement le plus beau titre de l'album, avec ses accords de guitare tout en chuchotements, ses nappes d'orgue lancinantes et son chant au ton déterminé jusqu'au final explosif.
"Canadian Girl" marque une pause raffinée grâce à la judicieuse incorporation de cuivres, donnant un ton plein d'allant au milieu de l'album.

Pas de chanson par chanson, cet album hisse simplement les Walkmen au rang d'un des meilleurs groupes du 21e siècle. Sans que nous le sachions tous, sans qu'ils le sachent également.
Un petit conseil. Servez-vous un verre d'un vieux rhum ambré et laissez vous aller avant l'écoute de cet album, car il est comme le dernier coup de tocsin du soleil couchant: funeste.