Good Morning, Revival [LE POP-PUNK EN 2016 #3]

Chaque critique se suit et se ressemble… Après avoir exprimé avec une verve sans pareille, mon ressenti sur les nouveaux albums de Simple Plan et Blink 182, et en attendant ceux de Green Day et Sum 41 prévus pour l’automne, voilà que je me suis retrouvé à écouter le nouvel opus de Good Charlotte. Ce dernier est passé quasi-inaperçu en France, alors qu'il a su bénéficié d’un phénomène « punk pop revival » assez conséquent aux USA. L’année 2016 sera définitivement punk pop, ou ne sera pas.


Après plusieurs écoutes attentives, un premier constat s’impose. Et avec lui, la désagréable impression de ne faire que des redites, par rapport à mes précédentes critiques. Pourquoi ? Eh bien parce que Good Charlotte se retrouvait tout simplement face au même challenge que tous les groupes cités plus hauts. Confrontés à une nécessité de changement pour ne pas dépérir, les groupes de punk pop des années 2000, anciennement en odeur de sainteté, doivent aujourd’hui faire évoluer leur son pour toucher un nouveau public, sans pour autant se mettre à dos les fans de la première heure.


Mettons directement fin au suspens : ce Youth Autority est un assez bon album de punk pop, sans être excellent, et en échappant à une médiocrité ambiante. Les points forts sont le retour aux racines du groupe. Là où Good Charlotte s’était cassé les dents avec les deux précédents albums en prenant un virage électro, le groupe s’est recentré sur ce qu’il savait faire de mieux. Et on peut dire que, de ce côté là, ils ont assurés et se sont mêmes surpassés. Je dois l’avouer, ma critique est très subjective ici puisque je n’ai jamais été un grand fan de Good Charlotte, et ce alors que j’ai commencé mon éducation musicale avec ses compères Green Day, Offsprings et consorts. Leur manière de surfer de manière caricatuale sur les tendances de l’époque (en reprenant à outrance le style emo par exemple, pitié quoi) m’agaçait, et leur musique m’inspirait une vacuité certaine.


Avec Youth Authority, Good Charlotte délivre ici de bonnes chansons pop punk, n’ayons pas peur des mots. L’auditeur est immédiatement mis dans le bain avec « Life Changes » au rythme entraînant et à la mélodie qui s’imprime dans le crâne. L’écueil des paroles bateaux n’est pas évité (faire des rimes avec Together – Forever, c’est un peu le B-A-BA des mecs qui n'ont pas d’inspiration quand il faut composer). Les chansons sont agrémentées de sonorités électroniques qui ne sont pas trop impersonnelles et creuses. Enfin, petite mais agréable surprise : on note la présence d’un featuring de Simon Neil, aka le chanteur de Biffy Clyro.


Pour autant, le nirvana n’est pas atteint, avec d’autres chansons qui sont facilement oubliables, et qui servaient juste à remplir l’album. Vu tout le temps et le travail qu’ils ont mis dans la conception de ce disque, peut-être qu’un résultat homogène aurait été plus bienvenu. Le mixage est par exemple bâclé sur certaines pistes (notamment "Keep Swingin’"), et les guitares sont trop adoucies, ce qui peut nuire à la qualité générale et qui annihile le côté nerveux du punk pop.


Les mêmes griefs adressés à Blink 182 (et qui m’ont valus pas mal de dislikes, enfiiin la consécration est là !!) seront ici évoqués. La production est ici volontairement lisse, pour plaire au plus grand nombre. Si le punk pop (ou pop punk, on est pas très regardants) était un genre dominant il y a de ça une dizaine d’années, aujourd’hui il suffit d’écouter les chansons trustant le Top 50 et les radios « populaires » pour se faire une idée de la tendance. Le pop punk n’est pas le plus à même d’accueillir en son sein ces nouvelles sonorités très policées, sages, et qui se ressemblent toutes. Pour exister, il faut évoluer, je ne développerai pas plus cet aspect maintes et maintes fois évoquer dans mes critiques précédentes.


Je conclurai simplement en disant que Good Charlotte n’a pas brillé par son audace et une prise de risques considérable, et a fait le minimum syndical, mais pouvez-t-on exiger plus ? Ma déception personnelle est en tout cas certainement moins grande du fait des attentes moindres que j’avais vis-à-vis d’un nouvel album de Good Charlotte (ce qui peut expliquer ma réaction plus virulente à propos de Blink 182). J'ai donc pu écouter l'album sans souffler, lever les yeux et implorer le ciel d'un "Pourquoooooi??!!", c'est une bonne chose.


PS à tous les amateurs de punk-pop sur SensCritique : je reviendrai évidemment pour Sum 41 et Green Day, hahaha ne croyez pas être débarrassé de moi !


LE POP-PUNK EN 2016 #1


LE POP-PUNK EN 2016 #2


LE POP-PUNK EN 2016 #4


LE POP-PUNK EN 2016 #5

Thibaulte
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le 5 août 2016

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