Yusef Lateef's Detroit Latitude 42° 30' Longitude 83° par xeres

Yusef Lateef - Yusef Lateef's Detroit Latitude 42° 30' Longitude 83° (1969)


Voici un album qui pourrait un jour connaître une réévaluation, il date de 1969 et possède encore une fraîcheur exceptionnelle. Il fait partie de ceux qui jamais ne lassent, mieux, il semble s’améliorer au fil des écoutes et des ans. Je l’ai depuis longtemps, sous sa forme d’origine, un peu frustre au niveau de la technologie d’enregistrement, pour autant, c’est sûr, c’est ainsi qu’il est le plus beau !


Ce « Yusef Lateef's Detroit Latitude 42° 30' Longitude 83° » n’a pas pris une ride, il sortirait aujourd’hui et pourrait grimper au sommet des charts. Il groove encore terrible, sans doute serait-il considéré trop court aujourd’hui, mais ici tout est écrémé au niveau de l’excellence, de la première note à la dernière. Pourtant ce n’est pas un album dont on parle trop, assez curieusement, je ne me l’explique pas…


Il possède juste une particularité, le dernier titre « That Lucky Old Sun », la pièce la plus longue de l’album, un peu plus de sept minutes, est issue d’une session différente, antérieure, de soixante-sept me semble-t-il. La formation y est un peu anémiée si on la compare au reste de l’album, Yusef est au ténor, Hugh Lawson au piano, Cecil McBee à la basse et Roy Brook Jr à la batterie, c’est également la seule pièce qui n’est pas signée Yusef Lateef.


Une ballade en fait, qui va bien, où le sax de Yusef fait merveille, tranquille, histoire de quitter l’album relax, sur une note plus classique. Le quartet se donne le temps d’enfiler les solos, cool, pour se dire au revoir.


Pour le reste, c’est La Grosse Bertha, Yusef ajoute la flûte à son arc, Thad Jones, Jimmy Owens et Snookie Young aux trompettes, Eric Gale à la guitare électrique, Cecil McBee à la basse, Chuck Rainey à la basse électrique, Hugh lawson au piano et aussi Ray Baretto et Albert Heath aux percussions et Bernard Purdie à la batterie. Il y a également un quartet à cordes qui intervient sur quatre des huit titres.


L’hommage à Detroit, la ville où Yusef est né et a grandi, se teinte ainsi de couleurs rythmiques luxuriantes et d’une atmosphère de musique urbaine, telle que l’on pouvait la créer en cette toute fin des années soixante. La polyrythmie et le groove qui imprègnent le sillon deviennent addictifs et se transforment en une certaine frustration quand les trop courtes pièces s’achèvent, alors que tout laisse à penser qu’elles pourraient continuer, et prendre à nouveau leur envol…

xeres
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le 5 juil. 2023

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