Il y a des auteurs qui, quoiqu'ils fassent, vous savez que vous serez au rendez-vous.
Depuis son premier album le cadavre et le sofa, je suis tombé amoureux du travail de Tony Sandoval.
C'est un univers qui me parle, avec lequel je me sens proche et qui m'a toujours attiré.
Pour être clair, il fait - en bien mieux - ce que j'ai toujours voulu faire dans ma vie annexe de dessinateur.
Je ne parle même pas de son style, le gars est beaucoup trop talentueux pour que je pense arriver à un dixième de son talent.
Non, je parle de sa folie, l'impression de voir le pires de ses cauchemars sortir de sa tête et envahir chacune des pages que l'ont lit.
C'est une impression que je n'ai ressenti qu'en lisant du Lovecraft.
La citation de ce nom n'est pas anodine tant cette influences transpire dans chacune de ses histoires ( avec une touche de Burton pour le côté gothico-romantique ).
Un univers puissant qui permet de passer outre une de ses principales lacunes : la structure de ses récits.
Son dernier album Le serpent d'eau m'avait conforté sur le fait qu'il y avait une évolution certaine de ce point de vue là.
Malheureusement, ce progrès, on le retrouve pas vraiment dans Mille Tempêtes.
La narration est assez chaotique, il y a plusieurs trous dans le récit, certaines réactions paraissent assez illogiques et la ressemblance entre 2 personnages masculins a assez perturbé ma lecture.
Du coup, l'album est inégal.
La première partie, introduisant les principaux éléments du récit, est la moins réussie alors que la seconde s'avère explosive malgré une fin un poil cryptique.
Cependant Mille Tempêtes fascine.
Il fascine par l'atmosphère qu'il réussit à faire transpirer à travers le dessin de son auteur , un dessin qui multiplie les techniques (aquarelle, crayonné rapide) parfois sans aucune logique , juste pour l'émerveillement de l’œil.
Alors oui, ça ne sera sans doute pas l'album de l'année,
Oui , j'aurais sûrement été plus sévère avec un autre auteur mais que voulez vous, je suis addict et je ne cherche même pas à lutter contre ça.