1910 - La Ligue des gentlemen extraordinaires : Century, tome 1 par 2goldfish
La suite donnera peut-être plus d'intérêt à cet épisode mais tout seul il ne tient pas vraiment la route.
Les nouveaux membres de la ligue sortent de nulle part, sont à peine présentés et n'ont pas grand intérêt :Carnacki et Raffles n'ont pas vraiment l'aura de l'homme invisible, de Nemo ou de Mr Hyde et Moore, comme il a déjà eu tendance à le faire dans les mauvais moment de la ligue, se repose sur les oeuvres originale pour apporter le relief aux personnages qu'il ne se fatigue pas à leur donner. Malheureusement, je ne suis sans doute pas le seul à n'avoir lu ni Rafles ni Carnacki auparavant. La ligue aurait pourtant pu recruter le Fantôme de l'opéra, Tom Swift ou Peter Pan.
On pourrait presque passer là dessus, à vrai dire, puisque justement le bouquin veut montrer une ligue dépassée, qui échoue un peu dans tout ce qu'elle fait. Le vrai coeur du livre est dans l'histoire de Pirate Jenny de l'Opéra de Quat'Sous.
1910 est donc avant tout un "rape'n'revenge", et pas le plus subtil qui soit. Jenny/Janni n'a pas vraiment de personnalité et faire de la fantaisie revancharde du personnage de Brecht une réalité le rend bien moins poignant. L'oeuvre d'Alan Moore est bourrée de viols et s'il a su traiter le sujet avec subtilité et délicatesse dans Watchmen par exemple, il s'est au moins aussi souvent pris les pieds dans le tapis de ses bonnes intentions et c'est encore une fois le cas ici.
Et puis faire une BD comédie musicale, nombreux sont ceux qui s'y sont essayé (Moore lui même l'a fait à plusieurs reprises) mais aucun (ou presque) ne l'a jamais réussi, surtout pas dans une BD qui est tout sauf humoristique.
Bref... on espère que la suite sera meilleure, ne serait-ce que parce que le très bon Kevin O'Neill mérite d'être mis au service d'un meilleur scénario.