Deuxième fournée de canards, et quelle fournée ! Barks est bien plus inspiré cette année que la précédente et cela donne des aventures plus palpitantes, avec un humour plus aiguisé et des personnages davantage travaillés. Deux histoires peuvent même être qualifiées d'excellentes:

- Le casque d'or: Donald doit empêcher le descendant d'un Viking découvreur de l'Amérique de retrouver le casque de son ancêtre qui le rendrait propriétaire légitime du continent tout entier ! Une vraie belle aventure comme il y en a encore trop peu dans ce moment de la carrière de Barks avec, comme passage remarquable, une réaction de Donald très surprenante vers la fin de la BD !

- Noël à Pauvreville: le meilleur récit de Barks à ce stade de publication de "La Dynastie Donald Duck" selon moi. Tout y est: comédie désopilante (Donald: "Il me faut cinquante dollars. C-I-N-Q-U-A-N-T-E !" Picsou: "Pourquoi ? P-O-U-R-Q-U-O-I ?"), bons sentiments convenant à une fable de Noël, rebondissements inattendus...

Le reste est globalement très bon aussi quoique plus prévisible. Barks se plait de toute évidence à utiliser ses meilleures ficelles et ne se risque pas encore à trop surprendre. Le potentiel de Picsou est latent, le canard aboutissant enfin dans ce volume à sa forme définitive, tant physiquement que moralement. Il faut dire que le succès de ce personnage était tel, en cette année 1952 que de rôle secondaire, il devient enfin héros à part entière dans "Juste un vieil homme pauvre". Barks lui gomme alors ses défauts les plus agaçants tout en le laissant suffisamment imparfait pour en faire un personnage très humain (le comble pour un canard !) à contrario d'un Mickey ou d'un Tintin pour citer les plus insupportables parangons de perfection (j'aime bien Tintin quand même, ne me frappez pas). Coup de gueule cependant contre Glénat, qui a une drôle de conception d'une publication chronologique: les histoires sont bien de 51-52, mais mélangées sans la moindre logique, ce qui se relève très frustrant pour suivre pas à pas l'évolution de Picsou qui change parfois drastiquement d'un épisode à l'autre.

Quoiqu'il en soit, je suppose que les chasses au trésor endiablées du milliardaire commenceront dès le prochain tome: j'attends ça avec impatience ! A noter aussi l'apparition de ses tout premiers ennemis: les Rapetou...

Enfin, il n'y a qu'une histoire vraiment moyenne dans tout le recueil: la première, "Retour en Californie" qui prend prétexte d'un rêve pour faire voyager ses héros dans un passé hispanique qui n'a rien de très emballant.

Cette montée en puissance de l'art barksien et l'enrichissement progressif de son univers ne peut que nous faire désirer la suite avec une grande impatience ! Ses personnages deviennent en effet de plus en plus touchants tout en nous offrant des réactions et des mimiques littéralement poilantes grâce à un dessin énergique et très lisible. Une leçon pour beaucoup d'auteurs actuels de BD dont le succès m'échappe parfois un peu...
Amrit
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le 3 oct. 2011

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Amrit

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