Blow-Up up up. Very up. Effet waouh. Jeux de 7 erreurs. Meurtre dans un jardin anglais? Kojak Kodak

Chef d'oeuvre lu grâce à SC. Mon texte est sans spoil au début.

J'ai acheté et commencé cette BD sans rien en savoir, à part le nom de "Marc-Antoine Mathieu" que j'avais découvert et noté suite à un texte d' Electron sur SC sur une autre de ses créations: 'Deep me'.

Je ne spoile pas car je dois mon plaisir d'abord à l'effet waouh:

__""L'effet waouh ou « moment magique » désigne le fait qu'un produit, une campagne ou une vidéo puisse déclencher un sentiment de surprise ou d'émerveillement chez le 'consommateur'(sic) grâce à une caractéristique ou à un message impactant et innovant"" (m'explique le marketing)

Je spoile un tout petit à partir de là sur une certain innovation (pour moi): je n'ai jamais vu une BD comme celle-là.

Fouiller les reflets, cette BD le fait, mes films favoris le faisaient:

• enfant j'ai découvert avec le même plaisir un des films de ma famille, Blade Runner, dont j'apprendrai plus tard qu'il est de Ridley Scott, devenu un de mes réalisateurs favoris depuis (même ses récents films dont Gucci!).Or ma scène waouh dans Blade Runner était quand l'enquêteur regarde à nouveau une pièce à conviction, une photo, la numérise et va zoomer et voyager dans la photo pour aller la fouiller en profondeur et dénicher dans un reflet des indices pour l'aider à comprendre (vive Blade Runner de 1982!). Une sorte d'inspecteur Kojak en mode Kodak...
• quasi la même année, Peter Greenaway sortait un film où jouait un rôle important un détail dans un tableau d'une maison peint dans un jardin le même jour d'un possible crime: Meurtre dans un jardin anglais apprenait à zoomer sur des détails pour tenter de comprendre l'intrique, les hors-champ et intrigues...
• ...adulte , je suis fasciné par Minority report (2002) que je regarde quasi chaque fois qu'il repasse...(il m'aura par exemple fallu plusieurs visionnages pour que j'entende que l'enfant du cocu au début récite à sa maman un discours de Lincoln dont le même Spielberg en fera un biopic des années plus tard)...je relirai aussi cette BD où comme les inspecteurs dans Minority report, on est mis en position d'analyste d'images...on croise même une qui ressemble à celle du Spielberg où le héros tient un arme et tire sur un homme debout devant une baie vitrée...
• ...adulte, j'étais allé à une Biennale d'Art Contemporain, pas comme artiste mais visiteur, et principalement afin de ricaner et me moquer...or j'avais fini plusieurs ému et admiratif de quelques oeuvres...et notamment une création vidéo que j'était allé revoir avant de partir: un artiste dont j'ai hélas perdu le nom avait mis bout à bout tous les travelling avant de films et courts-métrages...ce qui désormais parait banal et fait plusieurs fois...mais dans ces années 90 sans ordinateur et internets, j'avais été hypnotisé.

• Marc-Antoine Mathieu démultiplie ces plaisirs que j'ai éprouvé à ces scènes de Ridley Scott, Peter Greenaway, Steven Spielberg.

• Il remercie en première page ceux qui ont arrosé le germe de son idée qui me bluffe tant: un Lewis Trondheim et un Yannick Lejeune.

• j'ai depuis revu des zooms avant (moins longs et rapides) chez ...Edika au début de l'épisode "Les Progrès de la Science" de l'album hilarant Concertos pour omoplates (1987)
• et surtout, j'ai croisé un zoom partant de super loin et arrivant en enormissime gros plan dans un doc sur le dessinateur Jean-Michel Folon (1934-2005): c'est le générique qu'il a dessiné pour un film d'Agnès Varda, Soleil Noir (la saga du soleil noir?) où les cases deviennent toutes noires profonds quand le zoom se fait hyper proche.