Je n'avais pas aimé le mélange gnangnan et angoissé de Litost, du même auteur. Je ne me reconnaissais vraiment pas dans le personnage, ses peurs, la forme de son amour et ses soucis affectifs. J'ai craint revenir dans ce même domaine en entamant 3 minutes puis j'ai fini par nettement plus apprécier ma lecture.
Je n'accroche toujours pas au dessin de Domas. Je n'aime pas sa ligne épurée, stylisée, pas plus que son encrage trop indécis, comme s'il avait peur d'achever franchement ses formes.
J'ai une fois de plus trouvé doucereux les passages métaphoriques "mignons" avec le personnage sur sa lune, qui se jette, qui se rattrape, qui n'ose pas, etc. Poésie peu subtile à mon goût.
Et j'ai un peu été rebuté aussi par la narration à la troisième personne d'un récit qu'on sent vraiment davantage à la première personne du singulier. Ca me donne l'impression que l'auteur veut parler de lui, de son état d'esprit, mais qu'il n'ose pas le faire franchement et tourne autour du pot en disant "il pense ainsi" comme quelqu'un s'excuserait en disant "non mais c'est pas pour moi, c'est pour un ami que je fais ça, en fait".
Néanmoins, j'ai peu à peu été touché par ce récit sympathique et empli d'une douce émotion sur la fin. J'ai été heureux pour le personnage de voir son horizon s'éclaircir, de voir l'histoire d'amour aller dans le bon sens.
J'ai également bien aimé les quelques touches d'humour, notamment sur les dernières planches.
Bref, malgré une entame un peu maussade, j'ai fini par bien apprécier ma lecture et en sortir sur un sentiment d'agréable bien-être.