Impossible en évoquant Earthwar de ne pas parler du style visuel. Si le passage de Book One à Book Two faisait déjà se gratter la tête, là c'est le mal du crâne qui vous guette. La rupture de style est tellement importante qu'on en vient à se demander si l'on a pris la bonne BD. Le style assez rétro de Sam Kieth ne peut que dérouter. Si certains détails sont de grande qualité (les yeux par exemple), il y a aussi et surtout un style vestimentaire parfois très incohérent avec l'univers, et une qualité de dessin décevante sur les visages et leurs expressions. La rupture ne peut que diviser les lecteurs. On l'impression de voir un Alien 3 tourné dans les années 60, c'est assez simple. L'histoire est dans la droite lignée des deux premiers tiers : on répète quelques schémas un peu convenus du film de Cameron (des Marines envoyés sur une mission qui ne se passe forcément pas aussi bien que prévu...), avec un retour sur LV426 avant d'apporter un peu plus de matière sur une nouvelle planète puis un retour sur terre. Les thématiques restent classiques : le combat Ripley / reine Alien, Newt qui revoit sa propre histoire dans celle d'Amy la survivante.
Au final, cette conclusion est mi-figue mi-raisin. Difficile d'en vouloir à Dark Horse de changer de style, mais ici la rupture est brutale, et le style de Sam Kieth n'a pas pris avec moi. Quant à l'histoire, elle trouve une conclusion qui répète un peu trop certains schémas pour être aussi convaincante que les films avaient pu l'être jusqu'à présent. Bien sûr, Dark Horse vient clairement s'appuyer sur le film de Cameron, ses thématiques et son univers. Dans ce sens, cette première longue histoire de Mark Verheiden est cohérente et avec de belles qualités, sans trop verser dans le fan service. Il reste ce choix de trois dessinateurs, et quelques redites dans les schémas dramatiques.