Angius Seductor Hominum - Ash, tome 1 par Gatcha
1850, dans l’Est de l’Europe. Un homme étrange du nom de Faust est à la recherche d’un caveau bien particulier. Aidé par un moine attiré par l’argent qui en connait la localisation, il arrive dans un cimetière au cœur de la Bohème. La fin de sa quête. A l’intérieur du tombeau, le scientifique ouvre une sépulture et découvre le corps intact d’une jeune fille. Celle que l’Eglise appelait Ash, pour Anguis Seductor Humanum, le serpent corrupteur des Hommes… Faust compte apprendre d’elle le secret de la vie éternelle, mais elle s’est réveillée de son sommeil de 400 ans sans souvenirs. Retenue captive, Ash ne mettra pas longtemps à s’évader, avant de se retrouver seule et perdue dans les rues de Prague. Mais si son apparence douce et fragile peut attirer la sympathie, quelle est vraiment sa nature ?
Après des diptyques qui voyaient s’affronter des personnages de la mythologie du XIXème siècle, Ash s’intéresse cette fois à un seul d’entre eux, Faust. Pourtant, ce n’est pas lui le héros de cet album. L’autre différence avec les premiers titres de la collection 1800 est le graphisme de Krystel, qui lorgne clairement vers une inspiration manga, un peu à la manière de Pierre-Mony Chan, sans avoir à rougir de la comparaison. Car la dessinatrice nantaise impressionne pour un premier album, aucune véritable maladresse de jeunesse n’étant visible dans ses planches, et réalise même ses couleurs avec talent. La combinaison des deux donne une teinte froide, voire glaciale, à un récit qui demande tout à fait cette ambiance. Toutefois, le public visé sera peut-être plus jeune, car hormis le style hybride du dessin, l’intrigue recèle quelques facilités qui l’empêchent d’atteindre la profondeur de ses devancières, beaucoup plus riches en références et en rebondissements.
Moins intéressant pour les fans des feuilletons d’époque mais ouvert à un plus large public, Ash est à découvrir pour le talent naissant d’une dessinatrice qu’on espère revoir très vite !