53ème tome de Buck Danny : Cobra Noir
5 ans après le retrait de Francis Bergèse, Dupuis a enfin retrouvé quelqu’un pour reprendre la franchise. Reprendre une série si cultissime n’est jamais gagné d’avance. Qu’en penser ?
Buck Danny est, une fois encore, assigné à un porte-avion avec ses copains Sonny Tuckson et Tumbler. Ils sont chargés, cette fois-ci, de missions de reconnaissances autour du Basran, qui vient d’abattre un avion américain. Le Basran, sous embargo international, ne devrait pas avoir des armes défensives si sophistiquées. Une aide secrète russe et un climat politique tendu au Moyen-Orient font marcher nos héros sur des œufs. Ils utiliseront, d’une base secrète, d’anciens appareils soviétiques non identifiés : des Sukhoï-34.
Du côté de la spécialisation aéronautique, cet opus ne devrait pas poser de soucis : l’auteur, Frédéric Zumbiehl, est ancien pilote de chasse, et le dessinateur, Francis Winisdoerffer, dit Winis, ancien ingénieur aérospatial. De quoi avancer nombre d’arguments pour le sérieux de l’entreprise. Mais, en dehors du domaine de l’aviation, Cobra Noir, nom inspiré d’une figure seulement possible avec le Sukhoï-34, n’est de loin, pas un grand cru de la série.
Même si les trois protagonistes sont de retour, en forme, l’auteur, dans un soucis de recoller à l’original, pousse chacun de ses héros vers leur propre caricature : Sonny est insupportable, Tumbler transparent et Buck Danny au-dessus de tout le monde.
Malgré une modernisation du dessin et des couleurs trop visibles, le dessin, comme l’histoire, est énergique et bourrée d’action. Dommage que l’histoire tende à faire du surplace et soit finalement fort pauvre en suspens.
Le nouveau Buck Danny offre à boire et à manger. Il est réussi quant au souci des détails et du rythme des scènes d’action, mais il est, somme toute, assez banal à cause d’une histoire fort moyenne et de personnages trop caricaturaux. En attendant peut-être un album suivant pour que le duo prenne son envol ?