Se frayer un chemin

Cynthia est transsexuelle. Assignée homme à la naissance, mais femme dans son ressenti. Roman graphique acquis par ma numéro 2 et que je me suis permis de lire.

Je l'avoue, je n'ai pas encore une grande connaissance pour le monde transsexuel, le parcours qui peut amener à cela. Dit autrement, je n'ai pas encore bien compris, mais c'est pas parce que je suis un crétin que je dois empêcher ceux qui se sentent dans ce cas de vivre leur vie au mieux. Ce roman graphique ne permet pas de comprendre ce parcours, mais il permet très bien d'appréhender leur vie dans un monde au mieux qui ne comprend pas, au pire qui refuse.

Ortolani choisit de nous faire appréhender l'histoire de Cynthia avec une histoire tragi-comique.

Partie comique : Cynthia a un très gros zizi, et sa coloc se moque d'elle, mais on rit avec, parce que c'est fait avec tendresse. Les passages bibliques avec l'épisode du déluge (vous savez, l'arche, Noé, tout ça), m'ont fait littéralement m'esclaffer. Où Cynthia essaye de grimper sur l'arche mais Noé dit que seuls les couples mâles / femelles sont autorisées. La pratique de la maïeutique de Cynthia avec Noé amène des réflexions finalement assez profondes. La fréquentation de l'assoce LGBTQIA+ est également assez tordante.

Partie tragique : Cynthia ne trouve pas de boulot parce que, vous voyez bien, quoi. Et quand elle finit par en trouver, c'est une association qui lutte contre les droits des LGBT. Et le mec dont elle est amoureuse y travaille.

C'est quand même plus drôle que triste, choix de l'auteur, mais sans jamais occulter les difficultés rencontrées. Graphiquement, le choix est plutôt d'aller vers quelque chose qui nous positionne d'office dans le registre comique, également (mais c'est généralement le style Ortolani).

Je recommande chaudement cette BD.