Dans Les Glaces par Bib92
Le récit s'ouvre sur des fresques issues de la culture et du folklore inuit, des dessins mettant en
scène des mythes inuits : un conte qui raconte l'histoire d'un homme, Mahri Pahluk, un étranger
venu sur la terre du peuple du Nord.
On se trouve, dans les premières pages, à Baltimore dans les années 1950, un vieil homme s'occupe
du ménage dans un musée . Cet homme est Matthew Henson, un noir américain qui partit à la
conquête du pôle Nord à la fin du XIXè siècle avec les explorateurs Robert Peary et le docteur
Frederick Cook. Il se remémore son passé, quand il était jeune et le domestique de Robert Peary
lors de ses expéditions en Amérique du Sud et bien sûr au pôle Nord.
Des flash backs entre sa jeunesse et sa vie actuelle parcourt le récit, on le retrouve jeune en
Amérique du Sud et au pôle nord puis vieil homme chez lui à Baltimore dans les années 1940.
Nous découvrons sa vie, ses expéditions, son héroïsme, son humanité et la discrimination dont il fait
l'objet.
Le personnage de Matthew Henson est très attachant et touchant, qu'il soit jeune et fougueux,
révolté du traitement dont il fait l'objet des certains « blancs » qui le considère comme un moins que
rien ou vieux, plein d'espoirs et de mélancolie.
Ce personnage central permet à l'auteur de rendre compte de la situation d'un homme de sa
condition à la fin du XIXè siècle et malheureusement, même jusque dans les années 1960.
Racisme, dénigrement des blancs sur les noirs sont des thèmes principaux de cette histoire mais
l'auteur couvre plusieurs autres thèmes : la considération, la lâcheté des hommes, le massacre et la
supériorité de l'homme blanc sur les peuples étrangers. Prêts à sacrifier et piétiner toute une culture
pour rapporter des trophées humains en Amérique et les exposer, comme des objets, au yeux de tous
derrière une vitrine.
Le sujet traité par Simon Schwartz est un thème universel (cf : Exposition universel de 1901 à
Paris) l'esclavage, la domination de l'homme blanc sur l'homme de couleur. Il témoigne de toute une
période de l'histoire mais cette fois-ci avec un récit méconnu du grand public.
Il plante son décor, utilise des couleurs froides pour rester en adéquation avec le lieu de son récit
(bleu, blanc, gris). Un récit très bien documenté comme le prouve les dessins folkloriques inuits.
Deux histoires parallèles : celle narrer dans les fresques inuits et celle dont se souvient Matthew
Henson.
Un bon récit, bien documenté, passionnant et touchant qui éclaire sur un peuple et une parcelle de
l'histoire souvent racontée.