Dans l'Ombre des étoiles - Football , tome 1 par Gatcha
Dans un stade surchauffé par l’ambiance, deux équipes jouent leur saison. A l’issue d’une action a priori anodine, un joueur ne se relève pas. Le défenseur bosnien Vukic s’est fait briser la jambe par l’attaquant argentin Ortiz. Expulsé pour cette agression incompréhensible, le jeune joueur se fait alors agresser par le gardien de but. Comment expliquer toute cette violence subite ? Quelques années plus tôt… Les trois garçons suivent des trajectoires similaires malgré leur passé bien différent. François, jeune gardien de but ardennais, est un prodige à son poste. Mais son père, omniprésent et virulent, l’empêche de profiter de sa jeunesse et de ses potes. Dans la banlieue de Buenos Aires, un buteur affole les statistiques, mais pas vraiment son entraineur. A Sarajevo, un solide gaillard montre sa hargne et sa détermination lors d’un derby. Son oncle va se charger pour lui de lui trouver un grand club, mais pas sans soutirer un maximum de fric au passage…
Malgré sa popularité, le football a rarement trouvé une place convaincante en BD. Michel Dufranne tente donc d’y remédier avec un récit réaliste et contemporain, plus axé sur les dérives que le sport engendre que sur le terrain. Pour cela, il s’est adjoint les services de Stéphane Pauwels, chroniqueur belge ayant occupé diverses fonctions au sein de clubs professionnels. Personnage controversé, son expérience réelle aurait pu servir un scénario bien plus original. Car il est difficile de savoir quel est le public visé par cette série. Les allergiques au ballon rond ne seront pas plus intéressés que d’habitude, tandis que les amateurs éclairés n’apprendront rien de neuf. Oui le football est sali par des intermédiaires peu scrupuleux, oui la culture de la gagne vaut mieux que le reste, la belle affaire ! Il y a quelques années, cet aspect peu reluisant aurait été surprenant, mais Knysna et la surmédiatisation sont passées par là, et rien n’est plus caché aux fans. Alors le destin de ces pauvres garçons acculés à la violence n’émeut pas, et c’est dommage, car le dessin d’Ignacio Noé est vif et nerveux. Une vraie recherche sur les hommes de l’ombre (agents, dirigeants, recruteurs) aurait été bien plus audacieuse et polémique.
Un nouveau titre qui se veut dénonciateur et pointu, mais hélas à contretemps et sans surprise. On peut dégager en tribune…