Les récits de voyage en bd sont toujours intéressante à lire (et très souvent édité à l'Association) parce qu'elles décrivent aussi bien la situation d'un pays que l'état d'esprit de l'auteur au moment de le raconter.
On a eu les récits racontant des voyages initiatiques, des périples qui ont marqués une vie ou ceux fait pour le boulot qui montre l'état de ruine d'un pays. Et puis, dans Desh de Tofépi, il a le voyage raté, le rendez-vous qui n'arrive pas au point qu'on ne sait pas quoi en tirer. D'ailleurs, on le ressent, puisque ce voyage effectué par l'auteur en 2004 n'est finalement raconté qu'en 2018 et semblait une sorte de formalité, de promesse non réalisé que l'auteur s'est fait à lui même (et à ses petits cousins.)
Cela raconte l'histoire d'Étienne, (Tofépi lui même) auteur de bd, trentenaire, vivant encore chez ses parents, qui cherche un moyen de changer sa vie et profite d'une invitation d'un de ses oncles à vivre mariage au Bangladesh (je me suis demandé où ça se passait parce que le nom du pays n'était jamais indiqué dans la bd... avant de m'apercevoir que c'est LE TITRE DE LA BD !)
Et le résultat est... piteux : Ne voyant que les paysages à travers les vitres de la voiture, restant des journées entières dans un village où ils sont vues à la fois comme des curiosités et des nababs par les habitants, Tofépi ne trouve pas le moyen d'avoir une relation authentique avec qui que ce soit, et au final, on s'aperçoit qu'il s'emmerde. Son style de dessin, un trait proche du caricaturiste de journal montre au final assez peu de ce qu'il a vue et plus son sentiment personnel sur ce qu'il entoure.
Bref, c'est vraiment pas une bd qui vous aidera à comprendre le Bangladesh, mais qui chronique de façon intéressante un sentiment de "mais qu'est ce que je fous là ?"