Riad tue le père !
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le 16 oct. 2014
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Suite et fin du diptyque « Détox » dessiné à quatre mains par Jim et Antonin Gallo. Logiquement, après le déni vient l’acceptation. Construit autour d’un stage de désintoxication, cette série doit avec ce livre amener à une révélation, un quelque chose de particulier, sinon à quoi bon ? Le tout est publié chez Bamboo dans la collection Grand Angle et pèse 80 pages.
Matthias est chef d’entreprise. En plein burn-out, il se retrouve par hasard dans un stage de désintoxication. Au programme, plusieurs jours à dormir sous une tente, seul, à boire des infusions de romarin. De quoi se désintoxiquer l’esprit et le corps… Mais en bon cadre supérieur, notre personnage avait passé les premiers jours à se rebeller contre toutes les règles édictées, jusqu’à s’offrir une virée dans un bar.
Ce tome 2 propose donc le chemin vers l’acceptation. Acceptation du jeûne, de l’inconfort, du silence… Jusqu’à la révélation ? Le livre se perd un peu en route. Oui, Matthias va avoir une révélation finale, assez mal amenée, comme ajoutée au récit pour lui donner du sens. Mais finalement, sur sa vie, rien de bien flagrant. Tout reste en surface. Le livre oscille entre humour un peu lourd et spiritualité et cela ne fonctionne pas forcément bien. Nous parler de l’immensité de l’Univers après s’être moqué de nudistes soixante-huitards, ce n’est pas très pertinent. Le fait que des allusions au coronavirus soient présentes dans un livre qui est sorti en octobre 2020 avec un premier tome en 2019 donne l’impression que tout cela a été écrit en improvisant. Dommage.
La postface, une nouvelle fois, de Jim, va dans ce sens. En se sentant obligé d’écrire deux fois que ce bouquin est issu d’une véritable expérience vécue par l’un de ses amis décrédibilise le projet plus qu’autre chose. Cela confirme l’impression que l’on va : une série d’anecdotes regroupées dans le bouquin, avec un fil ajouté pour qu’il y ait une révélation finale du stage.
Au niveau du dessin, Jim sait dessiner et a du talent pour cela. Les personnages sont bien campés, expressifs, dynamiques. Le travail est assez remarquable en ce sens. Antonin Gallo ne s’occupe lui que des décors. Le pauvre aura beaucoup dessiné d’herbe dans ce tome. La campagne choisie manque cruellement de profondeur. On voit toujours une crète herbeuse et rarement ce qui se passe derrière. Pas de collines, de montagnes ou de rivière. Même les arbres sont rares. Clairement, on ne sent pas assez la nature. Le choix d’une bichromie accentue cette impression.
Souvent, les deuxièmes parties de diptyque déçoivent. C’est le cas ici. Alors que le début de l’histoire fonctionnait sur l’opposition entre Matthias et le stage, la fin mélange opposition et acceptation, avec des parties spirituelles peu pertinentes. La fin façon « le stage n’a finalement rien changé à ma vie » pose quand même la question, après coup, de l’intérêt même d’en parler. Peut-être que rester sur un ton burlesque, voire moqueur, aurait été plus percutant.
Créée
le 19 mai 2021
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