B-d-cheap the most pharaonic de le moment
Le grand Francis Masse, qui sait réaliser des dessins complexes et surchargés, aussi kafkaïens que ses histoires, publie ici un petit recueil au style dépouillé.
C’est un exercice de style, une sorte de poème absurde et désespéré. Ses pages de 6 cases sont des tranches de vie carcérale d’un personnage à béret dont la cellule est un fauteuil en pierre.
Il ne se souvient pas très bien si, en caressant Elle avec sa canette de bière à moitié vide (ou à moitié pleine ?), il a pu lui faire du mal... En tout cas, il l’aime et attend jour après jour la visite de Elle mais aussi, il faut bien tenir, un café et une cigarette.
Les dessins, très simples, font penser à du Reiser. La stylisation du personnage et le monde parallèle absurde dans lequel il se trouve font penser à du Mandryka ou du Cabanes. Mais on reconnait cependant la patte et l’univers de Masse, qui en plus joue ici avec les mots et avec des personnages incapables de structurer une phrase.
En somme, un monde simplifié jusqu’à son cœur, jusqu’à sa disparition.