Fugue pour six pattes
7.8
Fugue pour six pattes

BD franco-belge de Jean-Michel Thiriet (2009)

De l'improvisation pleine de digressions

Je connais Thiriet essentiellement par ses strips dans Fluide Glacial. En tombant sur « Fugue pour six pattes », un pavé de 360 pages publié à l’Association, je n’ai pas hésité une seconde. C’était l’occasion de découvrir l’auteur dans un autre contexte, plus en longueur.


« Fugue pour six pattes » porte ce nom car il met en scène deux personnages : un homme et son chien, ce dernier étant doué de parole. Pourquoi « fugue » ? Parce que l’ouvrage commence par la sortie du matin pour faire pisser le chien…


Le livre ressemble à une histoire créée sur le vif, sans plan ni quoique ce soit. Les événements se succèdent sans queue ni tête. Parfois, on part dans la SF, puis on revient à du contemporain, les flash backs semblent venir du siècle dernier… Quant à Thiriet, il intervient en plein milieu pour parler de pizza… Il ne faut donc chercher aucune logique dans cet ouvrage, tout étant prétexte à digressions.
« Fugue pour six pattes » est finalement un ensemble d’histoires mises bout à bout, avec quelques allusions placées ici et là pour faire fil conducteur. Il faut bien avouer que l’ensemble se lit avec plaisir. Il y a beaucoup d’humour dans les situations absurdes et les dialogues. L’auteur se fait plaisir et cela se sent en lecture. On ne voit pas les 360 passer et on dévore l’ensemble d’une traite.


En multipliant les sous-histoires et les genres (contemporain, histoire, guerre, SF, manga…), l’auteur prend aussi le risque de nous lasser. Si ce n’est pas vraiment le cas, on sera plus ou moins sensible à certaines parties du livre plus qu’à d’autres.


Le dessin de Thiriet, simple et dynamique, fait le travail dans cet ouvrage en sachant s’adapter aux différents thèmes traités. Le noir et blanc est maîtrisé et les cases regorgent de détails lorsque c’est nécessaire. Du beau travail, efficace.


« Fugue pour six pattes » est un livre foutraque, multiple, mais avant tout plein d’humour. Ni cherchez pas une logique ou un fil rouge pertinent : il n’y en a pas. Laissez-vous happer par la narration sans vous poser de questions pour apprécier pleinement l’univers (les univers ?) de l’auteur.

belzaran
8
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le 23 févr. 2017

Critique lue 70 fois

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belzaran

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