Une histoire romancée d'Hattori Hanzô, le célèbre ninja (ce groupe nominal devrait en principe relever de l'oxymore ou, en tout cas, de l'infamie pour le principal concerné) sous le règne de Ieyasu Tokugawa, je me suis dit : «pourquoi pas». Non pas que je regrette ma lecture mais que j'ai manqué de me cogner la tête contre les murs à cause de «menu défaut» récurent qui aura quelque peu entamé mon récit.


J'aime bien ce procédé de dessin. Il y a un aspect plus brut. Certes plus rigide par la même occasion, mais certains de ces vieux mangas savaient présenter à la fois quelque chose de détaillé et simple d'aspect. Hélas, je n'ai que trop peu d'expertise en dessin pour juger avec précision le parti-pris graphique du dessinateur.


Le manga retrace l'arrivée au pouvoir de Ieayasu Tokugawa à compter de son adolescence, secondé par les services indispensables d'Hattori Hanzo, grandissant avec lui, assurant sa sécurité et assouvissant ses volontés de conquérant. Un duo dynamique en premier lieu qui s'effacera pour donner la part-belle à Hanzo. Après tout, le titre du manga laissait clairement suggérer qui serait le protagoniste.
Pour autant, on ne s'en tient pas à un simple manga sur les combats et les assassinats (ce qui n'aurait rien eu d'infamant), mais aussi à la lecture de l'histoire telle qu'elle s'est - à peu près - jouée à l'époque sur le plan politique. Avec Ieyasu Tokugawa, d'autres figures historiques marquantes s'imposeront comme alliés ou ennemis selon les circonstances, tel le sournois Toyotomi Hideyoshi ou le valeureux Oda Nobunaga entre autres personnages ayant agité leur époque.


Au milieu de ce contexte politique, Hanzo fera ses premières armes. Il commence l'histoire jeune, plus immature et inexpérimenté qu'il ne le sera par la suite et se constituera de nombreux rivaux et adversaires à contrer. Les combats sont intéressants et, shinobi oblige (shinoblige ?), ne se résolvent pas par la puissance brute mais par la réflexion. Intrigues politiques et historiques avec des soubassements sanglants et clandestins, la guerre par-dessus tout, il n'y a pas de quoi bouder son plaisir.


Nous abordons alors le «MENU DÉFAUT» susmentionné. J'étais déjà du genre à me plaindre de voir du cul partout dans les séries à succès et dont la valeur étalon était Game of Thrones, mais avec Honzo no Mon... vous n'avez rien vu. Ou en tout cas, si... vous allez voir. Trop voir.
Qu'au milieu de toutes ces intrigues ces dames se soient présentées pour donner lieu à certaines passions, ça se conçoit. Mais ça peut aussi se concevoir d'une manière implicite avec des portes fermées à clé.


Je n'insisterai jamais assez : l'auteur met du cul partout. À un point où cela relève du pathologique. Hanzo multiplie les conquêtes (il est apparemment au monde des ninjas ce que James Bond est au milieu de l'espionnage...) et les baise. Fort bien. J'en suis ravi pour vous monsieur Hanzo. Avec la pression, tout ça, je comprends aisément que vous ayez besoin de vous détendre.
MAIS EST-CE QU'ON EST OBLIGÉ DE LIRE ÇA CHAQUE FOIS QUE VOUS EN FOURREZ UNE ?!


Systématiquement. Heureusement que Tokugawa est laissé de côté (nous apprendrons plus tard qu'il multiplie les maîtresses), je crois que cela aurait été insoutenable au point de ne plus continuer la lecture.


Certains verront dans mes réserves la complainte d'une âme prude. Je vous répondrai «J'ai lu Gantz le sourire aux lèvres», cela seul suffira à contre-argumenter efficacement. Non, je n'exagère pas sur l'aspect maladif du cul dans ce manga. Jamais il n'est introduit (si je puis dire) à dessein (décidément, je le fais exprès). Simplement un passe-temps de vicelard.
Car Hanzô, non content de baiser à tout va, finira par avoir une idée de génie : réunir toutes ses maîtresses avec sa femme dans la même demeure. Si cela s'était avéré historiquement exact, je doute qu'il ait vécu davantage à compter de ce jour.
Et que fait-il maintenant que toutes ces dames sont réunie ?! Je vais vous dire ce qu'il ne fait pas : avancer l'intrigue intéressante pour laquelle le lecteur a amorcé sa lecture.


Et ça ne se limite pas à Hanzo. Il est question d'un assassin utilisant deux fusils à silex présenté comme un nouvel antagoniste redoutable. Que fait-il donc de ses journées à rester campé à distance pour dégommer furtivement ses cibles ? Eh bien il baise ma brave dame ! Une mère et sa fille. MAIS POURQUOI PAS ?!
Je vous assure, le manga a bien perdu deux étoiles à la notation simplement à cause de cette lubie des auteurs. J'ignore très sincèrement à quel instant ceux-là ont pu se dire que mettre de la baise à tout bout de champ puisse révéler le potentiel historique de leur œuvre.


Je vous souhaite d'être particulièrement vicelard si vous venez mettre une note supérieure à la mienne. Quant aux autres... eh bien il faudra sauter un certain nombre de pages pour que la lecture ne soit pas... dirons-nous... entachée du stupre des auteurs. Car en dehors de ces malheureuses parenthèses charnues, le manga vaut bien qu'on s'intéresse à lui. Indisponible en France mais distribué en anglais.

Josselin-B
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le 30 nov. 2019

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Josselin Bigaut

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