Premier volume de la saga qui se désolidarise complètement de l'intrigue principale et du personnage de Hideo. Dans ce tome on suit un groupe de survivants dans un autre lieu avec d’autres problématiques.
J'avoue que j'ai moins apprécié ce tome. Je pense que c'est dû au manque de personnages avec lesquels je puisse développer de l'empathie. Une autre raison pourrait être aussi la situation vécue par la troupe. Une sorte de huis-clôt dans une toute petite zone citadine.
Cela est peut-être aussi dû au grand nombre de nouveaux personnages qui arrivent d'un coup. Finalement, après lecture du tome, je ne sais pas grand chose d'eux. Seule leur manière d'interagir entre eux me permet de cerner leur personnalité.
Je note quand même que cette séquence du tome 11 instaure un suspense assez viscéral qui est renforcé par cette situation d'enfermement vécue par ce groupe de personnages. Hanazawa laisse suffisamment de place à cette intrigue parallèle en distillant des éléments de scénario qui posent des questions : d'où viennent ces personnages ? Comment sont-ils arrivés là ? Qui est Kurusu et pourquoi est-il comme cela ? Que voulaient dire les 2 personnages en faction dans la tour de guet ? Qui sont ces gens que redoutés par le groupe exposé dans ce tome ? Est-ce que l'hypothèse de Tomabeshi est vraie ?
Même si j’ai moins accroché au tome 11, je pense qu’il est très intéressant pour l’histoire. Par ailleurs, il est tout aussi bien rythmé que les tomes précédents et la qualité du dessin et de la scénarisation me ravissent au moins autant.
En fait, je pense que cette « digression » n'en est pas une. Je vois ce tome comme un nœud dans le récit global de Hanazawa. Et il y a fort à parier que ce récit parallèle rejoindra le récit principal. Je pense aussi que les tomes à venir seront rythmés de manière à laisser suffisamment de place à ces deux récits parallèles pour se développer.
À noter, je pense que cette manière de découper le récit n'est pas anodine. Elle pourrait être imputable à plusieurs choses. Premièrement, cela pourrait être quelque chose de prévu dans le scénario initial de Hanazawa. Franchement, en ayant lu 11 tomes du manga, je pense que Hanazawa est suffisamment doué pour avoir eu cette idée de base.
Toutefois, cela pourrait être dû à l'évolution même du projet. Je m’explique et pour ça je reprends ici l'introduction de la page wikipédia qui parle du manga :
I Am a Hero est un seinen manga écrit et dessiné par Kengo Hanazawa. Il est prépublié entre le 20 avril 2009 et le 27 février 2017 dans l'hebdomadaire Big Comic Spirits de l'éditeur Shōgakukan1,2, et a été compilé en 22 tomes en mars 2017. La version française est éditée par Kana depuis avril 20123, et 22 tomes sont sortis au printemps 2018.
Le projet était de publier l’histoire chapitre par chapitre dans un hebdomadaire nippon. Il y a dû avoir pas mal d’interactions entre la maison d’édition et le mangaka. Je suis à peu près sûr que le manga final, celui que tout le monde a pu lire, est le fruit du travail de Hanazawa mais avec l’influence de la maison d’édition. Bien sûr, c’est de notoriété publique qu’il y a souvent des allers-retours entre l’éditeur et l’édité pour modifier le manuscrit initial avant publication. Rien de neuf sous le soleil.
Sauf qu’ici, je n’ai pas d’élément tangible sur lequel m’appuyer pour confirmer mon hypothèse. En revanche, il y a des éléments qui me font penser que je ne suis pas loin de la vérité. Ces éléments, c’est l’auteur lui-même qui les distille dans les précédents tomes de son manga. J’en parlerai sûrement plus en détail dans une critique rétrospective. J’évoque juste pour le moment, les différentes séquences de l’histoire qui parlent du monde de l’édition.
J’ai hâte de lire le reste de l’œuvre.