« L’Atelier Mastodonte » prétend nous conter les coulisses véritablement vraies d’un atelier de bande dessinées. Ils regroupent des auteurs de chez Spirou parmi lesquels on trouve Alfred, Bianco, Domecq, Feroumont, Jousselin, Jouvray, Nob, Obion, Tebo et Trondheim. Le quatrième opus des aventures de ces auteurs est apparu récemment dans les librairies. Le plaisir que j’avais pris à lire les trois épisodes précédents fait je n’ai pas hésité à me procurer le dernier né. J’avais une certaine hâte à retrouver le quotidien de cette communauté pas comme les autres.
Cet ouvrage est édité dans un format à l’italienne. Il se compose de plus d’une centaine de pages. Chacune offre un gag écrit par un des dix co-auteurs. Cela donne lieu à une grande diversité artistique. Chaque planche possède une identité graphique qui se démarque de la précédente et de la suivante. Néanmoins, cela n’empêche pas l’ensemble d’être harmonieux et agréable à découvrir. Evidemment, le lecteur ne sera pas sensible de la même manière au trait de chaque auteur mais la qualité reste plutôt uniforme. De plus, le bouquin est une occasion de rencontrer de nouveaux univers illustratifs.
Même si l’auteur change à chaque page et que chaque planche est un nouveau gag, cela n’empêche pas l’ensemble d’avoir une réelle continuité narrative. En effet, il m’apparaît pertinent de ne pas le découvrir dans le désordre. Certaines anecdotes s’inscrivent dans la continuité d’autres racontées précédemment. De plus, le « running gag » est une valeur centrale de l’ouvrage. Néanmoins, le découvrir d’une seule traite n’est pas indispensable. Découvrir la vie de cette communauté en picorant est également très agréable.
Ce quatrième épisode de « L’Atelier Mastodonte » est drôle. Il exploite à nouveau l’humour régressif avec talent et utilise avec réussite les ingrédients humoristiques associés à la vie de groupe. Le fait que ces auteurs soient restés de grands enfants et se comportent comme tels alimentent la bonne ambiance qui accompagne la lecture. Néanmoins, j’ai trouvé que les thématiques récurrentes propres à cet album sont moins bien choisies que dans les précédents opus. Je les trouve un petit peu plus hermétiques à un public qui ne serait pas familier de la série. Evidemment, tout est histoire de goût. Personnellement, j’y ai été moins sensible que d’habitude.
« L’Atelier Mastodonte » est un objet sympathique. J’étais heureux de l’avoir dans les mains et ai passé un bon moment en le lisant. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de trouver un côté « pantouflard » à l’ensemble. Je trouve qu’une routine s’installe et que les surprises sont moindres. Entant donné la qualité des auteurs et leur talent pour faire rire, je pense qu’il pourrait offrir un second souffle au concept et nous faire rire plutôt que sourire…